[dropcap]F[/dropcap]aisant suite à la demande du colonel Mamadi Doumbouya lors des récentes concertations pour une bonne marche de la transition, l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) s’est réunie récemment pour soumettre des propositions à la junte militaire.

Au micro de VisionGuinee, le porte-parole de l’ANAD révèle les points saillants du mémorandum adressé au nouvel homme fort de la Guinée.

VisionGuinee : On apprend qu’au cours de votre réunion, un consensus est tombé sur la proposition d’une CENI. Qu’en est-il ?

Keamou Bogola Haba : le mémorandum de l’ANAD issu de la concertation avec nos structures et du travail technique d’experts nationaux et internationaux membres de la Commission ad hoc mis en place à cet effet, la plénière des leaders a effectivement  proposé une CENI mixte à dominance technique dirigée par une personnalité compétente et intègre nommée par le Président de la transition sur la base d’un choix consensuel du CNT parmi une liste d’au moins quatre personnalités consensuelles intègres proposées par les forces vives de la nation.

De nombreux guinéens souhaitent un toilettage du fichier électoral. Quelle est la position de l’ANAD sur la question ?

Nous voulons un fichier électoral robuste construit sur la base de l’existant et doté d’outils de contrôle internes rigoureux et d’interface avec la future base de données de la population générale.

En clair ?

Bâtir un fichier électoral où il y a la population générale comme une base de données complexes, exhaustives, intègres et consultables d’un pays est un long processus continu qui peut prendre des dizaines d’années comme nous en avons l’expérience depuis les premières élections multipartites des années 1990.

L’objectif ultime étant de doter la Guinée d’un fichier robuste qui reflète la vérité du corps électoral à un temps T pour aller à chaque élection et d’un processus flexible et sécurisé de sa mise à jour en temps réel ou par intervalle régulier de temps est un travail méticuleux mais simple avec de la volonté politique et de la bonne foi des intervenants à chaque niveau du processus.

Comment y arriver ?

Pour la construire, il nous faut des équipements modernes permanentes, des hommes intègres et déterminés à faire que ce qui est bien et juste, de l’expertise à maintenir dans le pays sur la durée, du financement suffisant, de la technologie avancée et d’un système de contrôle interne automatique et parfois manuel à chaque étape critique du processus de collecte et de traitement des données des électeurs.

C’est pourquoi, au niveau des équipements, des outils et du système de communication, nous avons proposé de faire l’économie des acquis de l’ancienne CENI tout en apportant aux logiciels, aux infrastructures informatiques des innovations technologiques adaptées au contexte et à l’enjeu mais aussi à la contrainte de financement.

Ces modules et fonctionnalités de contrôle interne et de connexion automatique des kits de recensement individuel au serveur central permettra à tous les électeurs de passer devant les machines et de faire une mise à jour régulière du fichier actuel de 5,2 millions d’électeurs qui doit être notre base de travail.

En le faisant, nous dotons notre pays d’un système fiable avec peu d’interventions humaines sur le fichier avec des alertes automatiques d’anomalies détectables et de mise à jour en temps réel à travers un interface entre la base de donnée du fichier électoral et la future base de données  de la population générale dont sa mise en place pourra prendre une dizaine d’années pour être exhaustive, sécuriser et stabiliser.

Par Boussourio Doumba, pour Visionguinee.info

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