Le président du Bloc Libéral (BL) estime que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) doit apporter tout son soutien à la Guinée pour financer les 10 points clés de la transition. Faya Millimono demande à l’organisation sous-régionale de ne pas induire les guinéens en erreur en précipitant l’organisation de la présidentielle.

‘’Jusqu’aujourd’hui, je considère que ce n’est pas une course de vitesse, mais une course de fond. En 2010, on a suivi la vitesse que nous a imposée la communauté internationale, on a courru des risques sérieux. Ce n’était pas la France, les États-Unis où un autre pays qui était face à ces risques. J’ai dirigé la campagne d’une élection dans ce pays. J’étais impliqué dans le second tour qui devait avoir lieu en deux semaines, ça nous a pris 5 mois. On a compté combien de cadavres ? Il ne faut plus qu’on se prête à ce jeu et qu’on mette notre peuple en danger’’, fait remarquer le président du BL.

Faya Millimono rappelle que dès après la prise du pouvoir par le CNRD, son parti avait proposé un chronogramme de trois ans.

‘’Pourquoi avions-nous proposé trois ans ? Aujourd’hui, nous attaquons la façon dont nous élisons nos députés. Sur la liste nationale, nous avons les deux tiers, on a pensé qu’il faut changer cette situation. Parmi les deux tiers, ce sont des gens qui ne connaissent même pas les problèmes des quartiers dans lesquels ils vivent’’, indique-t-il.

Et de poursuivre : ‘’A l’uninominal où on a plus de légitimité, quand vous comparez une commune comme Kaloum à celle de Matoto, on ne peut pas parler d’égalité en droit et en devoir des citoyens guinéens. Nous avons donc proposé, partant du résultat du recensement général de la population et de l’habitat, si nous sommes 12 ou 15 millions, qu’on adopte à travers notre constitution un nombre de députés de 120 ou 125, on divise le nombre total par le nombre de députés pour trouver le quotient. Ce quotient-là, s’il peut être sorti 4 fois dans la population de Kankan, on aura des listes de 4 candidats pour Kankan, la même chose pour Nzérékoré. C’est ce qui peut nous amener à quelque chose de plus juste, solide et qui peut durer dans le temps’’.

‘’Aujourd’hui, on est en train de nous bousculer comme si, encore une fois, on va accepter de nous attacher la corde au cou et qu’on nous tire à volonté. Nous n’accepterons pas cela. C’est la CEDEAO qui est venue mettre le pied là-dedans pour dire qu’ils ont une solution magique. Ils disent qu’en 24 mois, ils peuvent amener le CNRD à organiser des élections. Ils n’ont qu’à sortir l’argent pour le faire et sortir des déclarations ambiguës faisant appel à l’inclusivité, car il n’y a pas un problème d’inclusion. Tout le monde est appelé à être autour de la table’’, lâche-t-il.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info 

00224 621 85 28 75/djiwo.barry@visionguinee.info