Aujourd’hui, nombreuses sont ces entités aussi bien étatiques qu’associatives qui participent de façon remarquable dans le développement socioéconomique de notre pays. Bien que certaines soient dans l’ombre, mais leur contribution joue un rôle non négligeable dans la sphère financière et économique de notre pays. 

C’est le cas de l’Association des bureaux de change agrées en Guinée ( ABCAG). Crée en 1993 à la faveur du libéralisme économique prôné à l’époque par la deuxième république, l’Association des cambistes de Guinée n’a cessé d’apporter son grain de sel dans le développement socioéconomique de la Guinée, du général Lansana Conté au colonel Mamadi Doumbouya. Mais cette prouesse a été rendue possible grâce au leadership de Amadou Tidiane Koula Diallo, Président de l’ABECAG, connu aussi bien en Guinée qu’à l’extérieur de nos frontières notamment au Sénégal, au Mali, en Gambie, au Ghana et même en Occident.  

S’étant lancé dans le monde de changes depuis 1986, Amadou Tidiane Koula a bénéficié avec le temps de beaucoup de formations de la part  de la Banque mondiale et  du FMI et a aussi beaucoup voyagé. Ce qui sans doute a forgé sa personnalité en matière de cambisme. L’autre fait ayant contribué à ce succès, c’est surtout le soutien inconditionnel et sans faille de ses collègues .

Mais aujourd’hui, malgré les immenses services rendus à la nation, l’ABCAG souhaite par la voie de son Président Amadou Tidiane Koula Diallo une plus grande approche de travail et de reconnaissance de la part des nouvelles autorités  à qui il loue les efforts consentis pour le redressement de notre pays.

« Je commencerai par remercier et féliciter le Président de la république pour son engagement sans faille en faveur du peuple de Guinée. Je sais que certains ont tendance à penser que quand tu félicites le chef de l’Etat, c’est de la démagogie. Mais en tant que croyants, nous savons que le pouvoir c’est Dieu qui donne, et quand Dieu donne le pouvoir à quelqu’un, tout le monde doit le respecter. S’il commet des erreurs, si nous pouvons le conseiller, on le conseille. Si on ne peut pas, on se tait. C’est ce que nous commande la religion  Donc je le félicite, il me connait et je le connais. Mais comme je l’ai toujours dit, notre secteur est apolitique, on ne s’intéresse pas à la politique. Depuis sa création en 1993 , il y a beaucoup de membres fondateurs qui sont décédés [que Dieu accepte leurs âmes] mais il y en a  aussi qui sont là et Dieu merci, nous avons eu beaucoup d’adhérents. Et depuis 2004, par la grâce de Dieu et le soutien de mes collègues, je suis le Président de l’association », a affirmé Elhadj Tidiane Koula.

Conscient du rôle si important qu’a joué et que continue de jouer son association et au vu de son souci pour le développement de ce pays, M. Tidiane Diallo a invité les nouvelles autorités à faire face et à reconnaître comme ses prédécesseurs leurs contributions au développement de notre pays. 

«Notre souhait aujourd’hui est que les nouvelles autorités reconnaissent ce que nous faisons pour ce pays. Le président Lansana Conté nous avait reconnus et appuyés, le capitaine Dadis Camara à son arrivée avait emprisonné beaucoup de cambistes. Quand je l’ai rencontré et fait le point de la situation, il acomprits et on a continué à travailler ensemble. Sékouba Konaté nous avait reconnus et m’avait invité même à Paris. Et le Président Alpha Condé, après avoir fermé pendant deux mois les bureaux de changes, m’avait accordé une audience particulière. Au cours de cette audience, il m’a dit que c’est nous qui soutenons Cellou Dalein Diallo. Je lui avait dit que c’est une accusation. Car nous on est apolitiques et même lui, nous ne le soutenons pas. Il a beaucoup ri. Après cet entretien, automatiquement, il a appelé Lounceny Nabé pour lui dire que je vous confie Elhadj Amadou Tidiane, échanger avec eux et trouver ensemble la solution pour la stabilité des devises. Et cette collaboration avait porté, car durant tout le règne du  Président Alpha Condé, la devise n’était montée qu’une fois. Et cela, c’est quand la situation politique était très complexe. A ce jour, nous vendons la devise moins cher que les banques, vous pouvez vérifier cet état de fait. Et cela n’est pas du goût de certaines banques privées. Notre secret, c’est quoi? C’est que dès que ça commence à monter, automatiquement, nous informons les autorités de la banque centrale. Tous les gouverneurs passés le savent, on trouvait ensemble la solution à ce problème.

Mais en ce qui concerne le nouveau gouverneur de la banque centrale, nous n’avons pas encore échangé personnellement à cet effet. C’est plutôt le vice-gouverneur Monsieur Conté que j’ai appelé parce qu’il me connait et il m’a trouvé dans ce domaine où je collaborais avec la banque centrale. Donc depuis 1986, nous faisons notre mieux pour aider ce pays. Les orpailleurs et autres opérateurs en sont témoins. Les premiers orpailleurs que nous avons trouvé ici sont : Elhadj Moriba Condé , Elhadj Lounceny, Elhadj Daouda Cissé etc. A l’époque, on pouvait vendre 100 mille dollars pendant un mois, mais aujourd’hui, tu peux vendre 1 million de dollars par jour. Donc nous disons aux nouvelles autorités que nous ne sommes pas leurs adversaires ou ennemis. Nous sommes plutôt leurs amis et nous souhaitons travailler avec eux pour le bien de la Guinée, comme on l’a fait avec tous ses prédécesseurs. Et ce que nous faisons, nous le faisons pas pour le Président mais nous le faisons pour le pays. Car le Président peut partir un jour mais le peuple et le pays restent. Mais notre souhait est qu’ils nous écoutent mais qu’ils n’écoutent pas les gens dehors. Car entant que cambistes, nous faisons ce que nous pouvons pour le pays et on s’acquitte convenablement de nos droits vis-à-vis de l’État notamment le paiement de l’impôt. 

A ce niveau, c’est moi qui s’occupe personnellement de la collecte et de la paie de nos impôts . Nous, nous sommes des opérateurs économiques et travaillons dans la transparence. Beaucoup de ministres sont venus et sont partis , beaucoup de gouverneurs également, mais jamais on ne vous dira que je me suis mêler dans une affaire de corruption ou d’arnaque », dit-il. 

Parlant de la devise, le numéro 1 des cambistes de Guinée soutient haut et fort que plus la devise est en baisse plus les cambistes ont de l’intérêt et l’État aussi. « Si aujourd’hui 100 dollars équivalent à 500.000 GNF,  si tu as 100.000 dollars, tu gagnes 20.000 dollars. Maintenant, si 100 dollars valent 1 million, si tu as 100.000 dollars, tu gagnes 10.000 dollars. C’est pourquoi, en collaboration avec les orpailleurs, nous passons par tous les moyens pour que la devise baisse », assure-t-il.

S’agissant des difficultés rencontrées , l’enfant de Koula déclare que «  les difficultés que nous avons, c’est est qu’il y a beaucoup des gens qui se réclament cambistes alors qu’ils ne sont pas. Certains orpailleurs, quand ils veulent des devises, ils ne viennent pas directement traiter avec les bureaux de changes, mais ils passent par leurs petits qui passent par d’autres personnes aussi. Mais pourquoi nous ne condamnons pas , c’est parceque chacun doit gagner sa vie et il faut éviter aux gens de voler.

C’est pourquoi, tu peux voir un cambiste qui vient auprès d’un bureau de changes, il rentre avec 500 mille alors que le propriétaire du bureau n’a eu que 100 mille.

Mais tout ça, nous acceptons parce que nous voulons le bien de tout le monde. C’est pourquoi, nous sommes l’une des rares associations à n’avoir jamais eu de défaillances. Et cela n’est pas dû à ma force personnelle mais au concours de tous mes collaborateurs, tels que Elhadj Touré, Elhadj Yaya , Elhadj Yacouba Cissé,  Karifa Condé , Elhadj Abdoulaye Lampele, Elhadj Tanou, etc. ». 

Pour finir son intervention, le Président des cambistes a plaidé pour que la même confiance qui a caractérisé ses relations avec les anciens gouvernants puisse conduire les relations de son association avec les nouvelles autorités. « Avec les dirigeants passés, nous avions travaillé dans un climat de confiance et de compréhension mutuelle. C’est pourquoi, notre désir est d’avoir la même relation de confiance avec les autorités actuelles notamment le ministère de l’économie et des Finances, celui du budget, la banque centrale etc. Vous savez en matière de gestion des affaires de l’État, il y a des choses qu’on peut dire pendant les réunions ou en public, mais il y a des choses aussi qu’on ne peut pas dire en public. C’est pourquoi, il est très important que les nouvelles autorités acceptent de travailler avec nous pour qu’ensemble, nous trouvons des solutions aux problèmes qui s’imposent en matière de devise. Mais cela ne veut pas dire que nous allons prendre des pancartes pour les soutenir. Cela n’est pas de notre ressort car nous sommes apolitiques ».

A la lumière de ce qui précède, connaissant la détermination du Président Doumbouya et du CRND à œuvrer pour le rassemblement du peuple de Guinée et la participation de tout un chacun pour la réussite de cette transition, il est à espérer que cette association à la hauteur de son importance sera écoutée et appuyée par les autorités de la transition.