[dropcap]L’[/dropcap]ancien ministre secrétaire général à la Présidence est le principal artisan du rapprochement entre le président de la République et le chef de file de l’opposition. Tibou Kamara a joué au négociateur entre Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, encourageant les deux à privilégier le dialogue.

Depuis la rencontre du jeudi 1^er septembre, les deux personnalités fument le même calumet et se sont engagés à collaborer pour l’intérêt de la Guinée. Comment Tibou Kamara, rentré récemment au bercail, a pu rapprocher le chef de l’Etat et son principal rival ? La question lui a été posée vendredi dans les Grandes gueules de nos confrères de radio Espace FM.

‘’Il est de mon devoir, dans la mesure du possible, en usant de l’expérience personnelle et de la proximité avec les acteurs qui comptent dans ce pays d’aider à faire bouger les lignes pour qu’une trêve politique et sociale intervienne pour que les guinéens se consacrent à l’essentiel’’, répond l’ancien ministre et bras droit du général Sékouba Konaté.

Evoquant la nécessité de favoriser le dialogue entre les acteurs de notre pays, Tibou Kamara soutient que le président Alpha Condé en personne a reconnu que, parfois, les intrigues du palais éloignent de l’essentiel. ‘’Il l’a dit publiquement. Ce n’est pas un mea-culpa, mais un sursaut qui permet d’augurer des lendemains meilleurs’’, indique-t-il.

En face d’Alpha Condé se trouve Cellou Dalein Diallo, à qui il est attribué ‘’l’image d’un leader violent et à l’UFDG, on donne une perception d’un parti communautaire’’. Le hic, souligne M. Kamara, ce qui manque le plus souvent dans ce pays, ‘’c’est qu’il n’a pas de contact, pas de communication entre les acteurs. Or, si nous apprenions à nous parler mieux, je suis convaincu qu’on se comprendra davantage et qu’on s’aimera un peu plus’’.

La preuve, argue l’ami commun à Alpha Condé et Dalein, ‘’il a fallu une rencontre après combien de temps d’éloignement l’un de l’autre pour que le déclic se produise’’. Avant le tête-à-tête du 1^er septembre, Tibou Kamara assure qu’il savait, connaissant le chef de l’Etat et son principal opposant, ‘’ils étaient tous portés à la paix, leur nature personnelle était inclinée à l’unité et qu’au fond, malgré la place qui est la leur, ils ont un esprit patriotique’’.

Il suffisait, face à une telle situation, d’un contact et d’un dialogue direct qui n’a pas eu lieu pour rapprocher les deux personnalités. ‘’Ils se sont parlé en dehors des caméras dans la franchise qui n’est pas souvent monnaie courante dans la pratique politique, surtout dans notre pays’’, se réjouit l’artisan de ce rapprochement, avant de conclure qu’à partir de là, ‘’ils ont compris que chacun était victime, en quelque sorte, d’incompréhensions liées plus à des intérêts étrangers aux leurs qu’à leurs convictions personnelles’’.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

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