[dropcap]S[/dropcap]elon le ministre des Transports, qui réagissait à la polémique sur la concession du port de Conakry, moins les gens en savent sur un dossier, plus ils en parlent. Aboubacar Sylla estime que c’est moins de 50 travailleurs dudit port qui protestent contre la signature du contrat avec la turque Albayrak.

‘’Sur 4000 travailleurs, vous avez moins de 50 personnes qui dénoncent le contrat de concession du port sans même savoir de quoi ils parlent. Ils n’ont même pas le niveau intellectuel pour comprendre les dispositions juridiques qui sont dans cette convention de concession’’, a déclaré le ministre des Transports lors d’une rencontre samedi au siège de l’UFC, sa formation politique.

Aux dires du porte-parole du gouvernement, ‘’ils parlent de bradage du port, mais on se rend compte que ce sont des personnes manipulées par des gens tapis dans l’ombre. Moi, je n’ai été mêlé ni près ni de loin aux négociations relatives à la concession du port. J’ai hérité de ce dossier. J’ai pris le soin de le lire dans les moindres détails. Je n’ai pas vu une seule disposition qui soit défavorable à la Guinée’’.

Le ministre des Transports assure que le port de Conakry n’a pas été vendu. ‘’Il a été baillé pendant 25 ans. Ce qui permet à une société de se substituer à l’Etat pour faire des investissements nécessaires. L’Etat n’a pas les moyens de faire des investissements importants au port’’, affirme-t-il.

Selon lui, le groupe Albayrak va investir pas moins de 200 millions de dollars au port de Conakry. Et pendant 25 ans, la Guinée va perçoir un loyer de 330 millions de dollars soit une moyenne de 13 millions de dollars par an contre zéro franc à l’heure actuelle.

M. Sylla de préciser que ‘’le port de Conakry traite au maximum 9 millions de tonnes de marchandises par an. Au même moment, le trafic au niveau du port d’Abidjan est de 21 millions de tonnes, celui de Dakar traite 16 millions de tonnes. On veut que notre port soit compétitif dans la sous-région. Mais pour y arriver, il faut des investissements importants (…). C’est pourquoi, on a mis le port en bail. Peut-être que dans 25 ans, il va rattraper celui d’Abidjan. Il n’y aura pas de licenciements. Le personnel va au contraire connaitre une évolution significative’’.

Le ministre Sylla assure que depuis la signature de la convention avec la société Albayrak, ‘’le port ne s’est pas arrêté même une seconde. Il n’y a eu aucune perturbation des activités du port. C’est une minorité qui veut que le statuquo demeure et qui fait tout ce tintamarre. Mais cette agitation n’est qu’une tempête dans un verre d’eau’’.

Salématou BALDE, pour VisionGuinee.Info