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Conférence mondiale à Tianjin : Simandou, un modèle d’intégration entre formation professionnelle et développement minier

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Lors de la Conférence mondiale sur le développement de l’enseignement professionnel et technique 2024, tenue du 21 au 22 novembre à Tianjin, le secrétaire général du ministère des Mines et de la Géologie, Aboubacar Kourouma, a conduit la délégation guinéenne. Dans un entretien accordé à VisionGuinee, il a mis en lumière l’importance de la formation technique pour répondre aux défis du secteur minier guinéen et évoqué les enjeux du programme Simandou 2040, les besoins en compétences locales ainsi que les perspectives d’une coopération renforcée avec la Chine.

VisionGuinee : Quelles opportunités cette conférence mondiale offre-t-elle à la Guinée pour de nouvelles collaborations avec la Chine ?

Aboubacar Kourouma : Le secteur minier est un domaine qui intéresse beaucoup d’entreprises chinoises et l’État chinois. Cette conférence était une opportunité pour nous de mettre en avant les besoins en compétences techniques et professionnelles du secteur minier.

Il s’agit d’un secteur évolue rapidement. De grands projets miniers se pointent à l’horizon, d’autres sont déjà opérationnels. Cependant, nous ne disposons pas encore des compétences nécessaires ni des cursus adaptés pour offrir du travail aux jeunes dans ce domaine.

Si nous n’agissons pas rapidement, nous risquons de devoir recruter des étrangers, comme cela se fait déjà dans certains cas.  On a Simandou qui est un projet intégré à quatre volets, mais nous n’avons de compétences. Il est essentiel que des jeunes guinéens puissent travailler dans l’aciérie, la conduite des locomotives et exercer d’autres métiers. Cette conférence était une opportunité pour nous de mettre l’accent sur ces besoins et d’explorer des possibilités de coopération avec la Chine et d’autres partenaires sur ces questions éducatives.

Quels enseignements avez-vous tiré des expériences des autres pays qui ont pris part à cette conférence à Tianjin ?

J’ai constaté que certains pays bénéficient déjà d’une coopération dans ce domaine. On a commencé à créer notre réseau. Récemment, j’ai été invité à un panel organisé par le ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle sur comment refondre l’enseignement technique en Guinée. Les mines, c’est à la mode. Par exemple, le vulgarisateur du quartier pense qu’il peut travailler dans les mines. Mais en réalité, il n’a pas les compétences. Coller les pneus de voiture et de vélo, ce n’est pas la même chose que coller les pneus de gros engins de chantier. On a essayé de ressortir tout ça. Au cours de cette conférence, j’ai vu qu’il y a ce type de relations déjà ici. Nous avons essayé d’avoir quelques contacts. On a des idées. On va partager avec nos collègues du ministère de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle pour donner une suite à tout ça.

Simandou 2040, quelle est la place de la formation professionnelle dans ce programme ?

La formation des jeunes est au cœur du projet Simandou et le président de la République, le général Mamadi Doumbouya s’y est personnellement impliqué. Il y a eu la création de Simandou Academy. Dans les accords avec les partenaires industriels, le financement de Simandou Academy est déjà prévu. Pour financer la formation des jeunes, 5% des taxes et impôts issus de la gestion des mines vont être consacrés à la formation des meilleurs élèves de toutes les préfectures. 20% de la gestion de la Compagnie du TransGuinéen (CTG) vont être aussi injectés dans tout le système éducatif guinéen. Vous voyez, c’est inédit. Parce que souvent, on a des idées de programme, mais on ne sait pas comment les financer. C’est comme ça se fait aujourd’hui avec 15% des revenus miniers qui sont dépensés pour le développement des collectivités. Pour Simandou 2024, il y a des pourcentages qui sont dédiés uniquement à la formation des jeunes. On parle aujourd’hui de contenu local. C’est quoi ? C’est donner du travail aux guinéens, donner du business aux guinéens et préparer les Guinéens pour qu’ils puissent être capables d’occuper des postes clés. Parce que les entreprises veulent faire des bénéfices. Il faut que les guinéens soient capables et pour cela, il faut mettre en place un système de formation pour renforcer nos capacités et assurer des transferts de compétences. Tout cela est prévu dans le programme Simandou 2040.

Quels métiers spécifiques liés au projet Simandou ont nécessité une montée en compétences particulière chez les jeunes guinéens ?

Tous les métiers liés à la gestion des mines. Il va falloir avoir des formations pointues sur cette question-là. Simandou est un projet intégré comprenant des volets minier, ferroviaire, agricole, industriel. Avec la Compagnie du TransGuinéen (CTG), nous aurons un réseau ferroviaire de plus de 650 km. Il va y avoir, après deux à trois ans, le transport multiusagers, incluant le transport de biens, de personnes et de minéraux. Pourquoi ne pas se projeter maintenant dans la formation des jeunes dans la conduite des locomotives, par exemple ? Sinon, on sera obligés de débaucher des talents ailleurs. Ce sont des métiers d’avenir. Il y a l’aciérie aussi. Parce qu’après trois ans, on va commencer à faire la fonderie en Guinée. On n’a pas ces métiers actuellement.

Pour quelqu’un qui se projette dès maintenant, il faut se diriger ces secteurs-là. Simandou 2040 est un projet de développement que le projet s’est fixé. C’est un projet global de développement de tous les secteurs. Vous avez cinq axes dans le projet. Et Simandou est l’un des axes parce qu’il va y avoir le développement de l’industrie, des transports et autres, mais aussi le développement de l’agriculture. Tous ces métiers sont des secteurs vers lesquels il faut aller dès maintenant. Il faut se perfectionner. Le système éducatif doit être revu, car aujourd’hui, ce sont les formations professionnelles qui peuvent faire développer un pays

Un dernier mot ?

C’est un plaisir de rencontrer un journaliste guinéen à Tianjin. J’étais agréablement surpris. Je crois qu’on a tout à gagner en unissant nos forces, parce que la Guinée regorge de compétences, sans la paix, rien n’est possible. Cultivons la paix, travaillons ensemble pour développer notre pays. Pour cela, il faut le respect de l’autre, le respect du travail. Chacun doit faire son job. J’appelle tous les guinéens à se donner la main pour aller vers cette mentalité afin qu’on s’en sorte.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 664 93 14 04/cire.balde@visionguinee.info

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