[dropcap]D[/dropcap]u 15 au 17 juillet 2013, un conflit intercommunautaire a opposé la communauté Guerzé à celle des Koniankés et faisait état de la mort de plus de 38 personnes, plus de 100 blessés dont certains dans un état critique et des dégâts matériels importants. Dans un rapport publié vendredi à Conakry, la ligue Guinéenne des droits de l’homme (Liguidho) estime que les raisons de ce conflit sont d’ordre historique, religieux, mais aussi politique.
Des témoins interrogés par cette organisation de défense des droits de l’homme affirment que sur le plan historique, les Guerzés et les Manons sont les premiers à s’installer à N’Nzérékoré, suivis par les Koniankés venus de la Haute Guinée. Sur le plan social, écrivent les auteurs du rapport, des témoins soutiennent que les Guerzés se considèrent comme des autochtones et traitent les Koniankés d’étrangers.
Sur le plan économique, des personnes rencontrées par la Liguidho ont témoigné qu’à l’origine, les Koniankés exerçant pour la plupart la profession de commerçants, avaient plus de pouvoir économique qui leur a permis d’acheter des domaines immobiliers au centre-ville de N’Zérékoré avec la communauté des guerzés. De nos jours, mentionne le rapport, la donne a changé en Guinée forestière puisque les Guerzés ont commencé à se prospérer, mais ne peuvent plus accéder aux terres que leurs arrières-parents ont vendues. Cette situation de conflit domanial permanent qui rend la cohabitation difficile entre Koniankés et Guerzés, est l’une des causes profondes des violences récurrentes entre ces deux communautés, ajoute les rapporteurs qui indiquent par ailleurs que les Koniankés de confession musulmane considèrent autres religions (chrétienne et animisme) comme celles des barbares.
En 1991, d’après la ligue Guinéenne des droits de l’homme, l’ancien président Lansana Conté avait tenu un discours politique à N’zérékoré lors d’une visite. Il y déclarait que ‘’si les Koniankés ou malinkés veulent accéder à des postes électifs (député ou maire), ils n’ont qu’à aller faire acte de candidature en Haute Guinée qui est leur région d’origine et non en Guinée forestière’’.
Ce discours, selon le rapport de la Liguidho, tenu à l’occasion des campagnes pour les élections municipales à N’zérékoré où Michel Guely de l’ethnie Guerzé, candidat du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP) Conté était opposé à un certain Ibrahima Kalilou Keita (malinké, proche des Koniankés), candidat du Rassemblement du Peuple de Guinée(RPG) d’Alpha Condé. Ces propos du défunt président ont davantage poussé les Guerzés à considérer les Koniankés comme des étrangers dans la région forestière, peut-on lire dans ledit rapport.
Boussouriou Doumba, pour VisonGuinee.Info
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En tant que journaliste, vouloir parler d’un sujet comme celui là, tu dois aller faire tes propres enquêtes parce que les vraies raisons de ces conflits ne sont pas dans le rapport sus-cité. Faites attention quand vous répétez que les guerzés considéraient les Koniankés comme étrangers. La vraie raison est autre que ce que vous dites ici parce que nous sommes des enfants de nzerekore, nous savons exactement ce qui s’est passé de 1991 à 2013.