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Conflits domaniaux à Dubréka, éducation, économie : le maire de Elhadj Alsény Bangoura dit tout (Interview)

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[dropcap]C[/dropcap]ommune située dans le Grand Conakry, Dubréka est régulièrement confrontée à des conflits domaniaux. La cité de Soumba Toumany parvient-elle à sortir la tête de l’eau ? Le maire de localité Elhadj Alsény Bangoura répond aux questions de VisionGuinee dans un entretien qu’il a accordé à notre rédaction ce samedi 7 août.    

VisionGuinee : M. le maire, Dubréka est une commune très importante, tant sur le plan stratégique qu’économique. En tant que première autorité de la commune, dites-nous quels sont les actes posés depuis votre arrivée ?

Elhadj Alsény Bangoura : Dubréka appartient au Grand Conakry, comme pour dire que le développement qui doit se faire au sein des communes de la capitale doit s’étendre jusqu’à Dubréka. Depuis notre prise de service, il y a de cela 3 ans, après un forum qui nous a permis de faire un plan de développement local de 5 ans, nous avons fait en sorte que chaque année, on puisse sortir un Plan annuel d’investissement (PAI), qui nous a permis aujourd’hui d’avoir beaucoup de résultats.

Et quels sont ces résultats ?

La première année, nous avons travaillé sur l’éducation et nous avons pu réaliser 18 salles de classe que nous avons meublées. Nous avons également initié et réalisé à la faveur de l’ANAFIC un centre de santé moderne à Kagbelen. Nous avons également construit sur fonds propres de la mairie un centre de santé à Gbéréyiré où nous avons fait des forages ainsi que dans les quartiers de Yokokoguiya et Tersè. Nous avons initié également la construction d’une école de 6 classes cette année dans le quartier Samataran. Il faut compter également la route Km5-Dubréka était complètement dégradée et ça continue d’ailleurs de l’être parce que le goudron qui est là est vieux. Donc, chaque année, la route dégrade. Dans un premier temps, nous avons pu mettre le bitume fort sur au moins 600 mètres linéaires. C’est ce qui a rendu possible pendant la circulation du Km5 jusqu’à la ville.

Nous avons également initié une série de formations en faveur des conseillers communaux parce que le code sur qui constitue l’élément principal sur lequel nous devons nous appesantir pour travailler, n’avait pas été maîtrisé par l’ensemble des conseillers. Donc des formations ont été faites dans ce sens. Beaucoup d’autres projets sont en vue et dans les années à venir, je crois que nous allons les mettre en œuvre.

Aujourd’hui, le premier constat qui se dégage à Dubréka, c’est cette dégradation très poussée du réseau routier. Bien que vous avez des efforts aient été faits au niveau local, avez-vous mené des démarches auprès du département des Travaux publics, pour essayer d’améliorer les choses ?

Des lettres ont été faites avant même que nous soyons là et puis des projets ont été initiés dans ce sens sans voir le jour. Il faut dire que la route Conakry-Boké en passant par Dubreka, n’est pas une route communautaire, c’est une route nationale et même internationale. Elle n’est pas à la dimension de notre commune. Nous ne ferons que poser le problème. Quant à la résolution du problème, ce n’est pas facile. Si nous avons essayé de mettre peut-être un peu de bitume sur la route Km5-Dubréka ville, c’est après avoir mené de nombreuses démarches, sinon ce n’est pas dans nos prérogatives, puisqu’on n’a pas ces moyens. Mais nous sommes en train de démarcher, de déposer des lettres un peu partout pour que le moment venu, on pense à nous dans ce sens.

Parlons économie M. le maire. Il y a au moins deux ports de pêche à Dubreka, est-ce que ces ports ont un impact économique au niveau de la commune ?

Non ! Aucun impact économique. Il n’y a pas longtemps nous avons écrit au ministre de la Pêche et de l’aquaculture pour voir dans quelle mesure, nous pouvons avoir des ressources à ce niveau, comment la commune peut être impliquée dans la gestion dans ces ports. Il y a une politique qui est mise en place par le département. Ils nous ont dit qu’une mission va être là, qu’ils allaient essayer de poser les bases d’une collaboration, mais tel n’est pas encore été le cas. Nous attendons.

De nombreuses usines sont implantées à Dubreka. Qu’apportent-elles à l’économie de la commune ?

Disons que leur apport commence à se faire sentir. Toutes ces usines dans un premier temps ne payaient pas les taxes parce que les conventions ont été signées avant nous. Elles étaient exemptées de taxes.

Quelle est la place des jeunes et des femmes au sein de votre gouvernance ?

La jeunesse et les femmes constituent le maillon fort dans le cadre du développement d’abord de la nation toute entière. Nous faisons ce que nous pouvons faire pour ces couches, notamment les appuis dans le football, le basketball et bien d’autres choses. Aussi, on essaie avec les usines, ce qui est très difficile, de voir comment on peut les faire intégrer dans ces unités industrielles parce que le problème d’emploi se pose avec acuité.

Dans le domaine sportif, concrètement, que faites-vous pour faire bouger les lignes ?

Cette année nous avons en vue la construction, disons plutôt la rénovation, du stade communal de Dubréka. Nous avons fait des démarches au niveau des usines qui sont chez nous. Des promesses ont été faites, mais la réalisation tarde. Nous attendons.

Il y a des marchés à Dubreka, quel rôle jouent-ils dans l’économie de la mairie ?  

Les marchés et la gare routière constituent disons une propriété de la commune. Ils génèrent des ressources qui nous permettent de faire face à des dépenses notamment le paiement des contractuels que nous avons ici, mais aussi faire face à certains des investissements dont j’ai cité plus haut.

Le marché de Kagbelen plateau n’est pas totalement achevé. Nous sommes aujourd’hui à la recherche d’un preneur qui va nous aider à le finir ? Nous allons signer un contrat avec lui pour mettre en valeur le marché au bénéfice de nos populations.

L’autre problème à Dubreka, ce sont les conflits domaniaux, auxquels vous êtes sûrement confrontés au quotidien. Des dispositions sont-elles prises pour mettre fin à ce fléau ?

Bon, les conflits domaniaux constituent un peu l’activité principale au niveau de notre commune, il y en a suffisamment. Au niveau de notre juridiction ici, c’est un réel problème qui se pose. Au niveau de la commune, nous recevons souvent des plaintes, nous essayons de faire en sorte que l’on puisse aplanir les divergences, comprendre ce qui se passe, dire que tel ou tel n’a pas raison, mais au finish qui va trancher ? C’est la justice.

Il n’y a pas longtemps, nous avons été à la préfecture pour nous permettre d’avoir un service communal chargé de l’habitat et de l’urbanisme. Nous n’avons pas encore une réaction, mais nous sommes en train de voir parce que si ce service est là avec une équipe qui existe, je crois que cela va nous permettre d’informatiser les attestations de sessions au niveau des quartiers et ça peut nous permettre de tout contrôler. Les problèmes, c’est qu’au niveau des coutumiers et de l’habitat. Il y a aussi des lotissements clandestins qui se font derrière même l’habitat (…), il y a un maillon au niveau de cette structure qui fait en sorte qu’on n’a pas une certaine lisibilité sur ce qui se fait en termes de lotissement dans les quartiers. Progressivement, nous sommes en train de prendre des dispositions. Dès que nous aurons un service de l’habitat ici, je crois que petit à petit, le problème va être résolu.

Parlons des perspectives de développement à Dubreka…

Les perspectives de développement, il y en a parce qu’il y a beaucoup de choses à faire à Dubréka. Le peu qu’on a pu faire pendant les trois années-là, ce n’est déjà pas mal, mais nous devons faire plus notamment dans la construction d’écoles, d’hôpitaux, l’approvisionnement en eau potable. Cette année, nous avons fait 6 forages pour certains quartiers, nous avons prévu d’autres forages.

Nous avons obtenu à la faveur de fête tournante de l’indépendance, un projet de construction d’une gare routière un peu moderne a été élaboré. Les fonds ont été annoncés, le marché a été attribué à une entreprise, il ne reste plus la mise en œuvre.

Pour finir, quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des populations de Dubréka ?  

Dubréka a une population calme qui a confiance à ses autorités. Faisons en sorte qu’il y ait une attente dans notre localité de manière à travailler ensemble avec les moyens que nous avons pour que petit à petit, nous puissions faire tout ce qu’on peut dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’hydraulique. Aujourd’hui, c’est une fierté pour nous d’avoir au moins 18 salles de classe totalement achevées et équipées, 2 centres de santé modernes déjà construits et qui fonctionnent, au total 12 forages fonctionnels. Beaucoup d’autres choses sont en perspectives mais tout cela demande des moyens et ces moyens sont rares, parce que nous sommes dans une situation de crise sanitaire très difficile. Cela fait qu’il y a une rareté des ressources, mais qu’à cela ne tienne, nous faisons avec.  

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info  

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com

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