Cette affaire qui a laissé sans voix la communauté guinéenne au Congo-Brazzaville, remonte à plus d’un mois. Vivant dans la commune de Moungali, Mamadou Dian Barry est accusé d’avoir versé du pétrole sur sa femme Fatoumata Binta Barry, nourrice d’un bébé de 7 mois, puis de l’avoir brulée vive. Elle a succombé à ses blessures après un mois et demi d’hospitalisation.
Pour en savoir plus sur cette affaire qui défraie la chronique, la rédaction de VisionGuinee est entrée en contact, ce mercredi 13 novembre, avec des guinéens vivant au Congo, la famille de la défunte et la représentation diplomatique guinéenne à Brazzaville.
Sur les raisons qui ont poussé Mamadou Dian Barry, présumé auteur de ce crime crapuleux, à brûler son épouse, un de nos compatriotes raconte que ‘’c’est suite à une dispute entre lui et sa femme que le monsieur est allé chercher du pétrole. Il est revenu. Après la dispute, il a aspergé sa femme de pétrole et mis le feu. Quelques minutes après, voyant la gravité de son acte, des voisins ont essayé de la sauver puisqu’elle portait un pantalon. Après, ils l’ont amenée d’urgence à l’hôpital où elle reste plusieurs semaines. C’est le 10 novembre qu’elle est décédée à l’hôpital et enterrée le 11’’.
Diogo Barry précise que ‘’les parents de l’homme, qui sont très nombreux ici, voulaient régler l’affaire à l’amiable. Ils voulaient que la fille se rétablisse avant de la faire retourner au pays. Mais vu qu’elle est décédée maintenant, ça a fuité. Et hier, les autorités congolaises et la communauté guinéennes se sont mobilisées. Le monsieur a été mis aux arrêts hier nuit’’.
Interrogé, le consul honoraire de Guinée à Brazzaville, déclare avoir appris la nouvelle sur les réseaux sociaux après le décès de la femme. François Norbert Kourouma a confié à VisionGuinee que ‘’les faits se sont déroulés il y a 45 jours…Le monsieur est allé se saouler. A 21h, il est venu trouver sa femme qui était couchée en collant et il a versé du pétrole sur elle a mis le feu. Il y a une femme qui était dans la concession, c’est elle qui a couru pour venir la sauver. Mais c’était déjà trop tard. C’est ainsi qu’elle a été amenée à l’hôpital sans informer la police et le consulat. A l’hôpital, la famille s’est réunie et ils ont déclaré que c’est de l’eau chaude qui s’est versée sur la femme. Ils n’ont pas déclaré que c’est le mari qui l’a brûlée. Ils ont traité l’affaire entre eux pendant 45 jours. C’est au 45e jour que la fille est décédée’’.
‘’Quand elle est décédée, c’est sur les réseaux sociaux que le consulat a appris la nouvelle. J’ai aussitôt informé l’ambassadeur et il m’a donné l’autorisation de faire tout mon possible cette nuit-là pour mettre une main sur le mari. Et hier, vers 1h du matin avec la police, on a mis la main sur lui. À l’heure où je vous parle, ils sont en train de faire des enquêtes. J’attends que la police me rende compte sur ce qui s’est passé. Je suis avec le frère de cette dame-là qui est dans mon bureau. Lui et moi, on est en train de voir comment déposer une plainte contre le monsieur et sa famille’’, précise M. Kourouma.
Encore sous le choc, Abdoulaye Barry, frère de la victime, se dit prêt à se battre pour que justice soit rendue à sa défunte sœur. ‘’Je suis là avec le consul et depuis qu’il a appris cette tragédie, il a pris l’affaire comme si c’était sa propre fille qui a été victime. On part déposer une plainte contre Mamadou Dian à la police. Nous réclamons justice pour ma sœur. Il faut que les autorités congolaises nous aident afin qu’il soit puni’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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