Le projet d’aménagement et de bitumage de la route Kagbélen-Kouria, en 2×2 voies sur une distance de 26 km, avait suscité en 2023 de grands espoirs chez les usagers. Deux ans plus tard, l’espoir s’estompe au regard des travaux à l’arrêt depuis plusieurs mois, laissant place à l’inquiétude.
Sous un soleil de plomb, la route Kagbélen-Kouria ressemble aujourd’hui à un mirage abandonné. Les rares véhicules qui s’y risquent soulèvent d’épais nuages de poussière. Dépêchée sur les lieux, notre reporter a pu constater l’état du chantier, lancé en grande pompe en 2023, mais désormais plongé dans un sommeil profond.
Sur cet axe routier, seuls les conducteurs les plus courageux osent encore s’y aventurer. Les autres préfèrent faire des détours de plusieurs kilomètres, quitte à perdre du temps et du carburant.
Confiés aux entreprises guinéennes Guicopres BTP, Guiter SA et BEGEC, les travaux, pour un délai contractuel de 24 mois, devaient permettre de fluidifier le trafic sur cette route.
Sur le terrain, seuls quelques ouvrages de franchissement témoignent du passage des ouvriers. Le reste du chantier est à l’abandon, livré à la poussière et à la désolation, au grand désarroi des riverains.
Aucun engin, aucun ouvrier, aucune trace d’une quelconque entreprise. Le chantier semble déserté. La route, jonchée de sable et de poussière, oblige les usagers à se couvrir le visage à chaque passage d’un véhicule, selon le constat fait sur place par notre rédaction.
Les travaux, censés être bouclés cette année, laissent place à un chantier inachevé qui suscite de nombreuses interrogations, à l’approche de la saison des pluies.
Sékouba Condé, chauffeur de camion benne, rencontré sur les lieux, ne cache pas son exaspération.
‘’L’Etat doit continuer les travaux de cette route. Parce qu’on est fatigués. Ils ont commencé en 2023 et nous sommes en 2025. Il y a donc eu un grand retard. Je me demande ce qui ne va pas. Mon camion est en panne ici, parce que cette montagne nous fatigue beaucoup. L’État doit nous aider. Si les grandes pluies trouvent la route ainsi, ce n’est pas bon’’, affirme-t-il.
Même son de cloche chez Mamadouba Camara, chauffeur de taxi, qui assure que la construction de cette route allait contribuer à fluidifier la circulation et à désengorger certains axes routiers.’’
Alors que les riverains et les usagers s’interrogent sur l’avenir de cette infrastructure, une question demeure : à quand la reprise effective des travaux ? Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec un responsable du ministère des travaux publics sont restées vaines.
Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info
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Je suis très ravi