Lancés en grande pompe en juin 2023 par les autorités de la transition pour une durée de 30 mois, les travaux de construction du pont métallique de Kassonya, un ouvrage de 192 mètres de long, se poursuivent dans la préfecture de Coyah.

Malgré l’état d’avancement des travaux, le chantier plonge les habitants dans un véritable calvaire. Arrivés au point, ils doivent poursuivre à pied jusqu’à l’autre rive, puis chercher un taxi. Ceux chargés de bagages n’ont d’autre choix que de payer des jeunes pour les porter. Le prix se négocie au poids, comme l’a constaté notre reporter sur place.

Rencontré sur les lieux, Mandjou Camara, ingénieur représentant l’entreprise néerlandaise Ballast Nedam, déclare que ‘’notre objectif est d’améliorer les conditions de vie des populations de Kassonya, mais aussi de Conakry, parce qu’on parle du Grand Conakry. Le pont que vous voyez sortir de terre n’est qu’une première étape du projet’’.

Il précise que ‘’le second volet concerne la route proprement dite. Les travaux se poursuivent normalement. Le terrassement est terminé, nous sommes sur la structure de la chaussée. La couche de base est en cours, avec deux sous-couches. La première est en grave non traitée (GNT) sur 15 cm, puis 10 cm d’enrobé. Ça continue de l’autre côté de la rive. Aujourd’hui, toute la bande est couverte de couche de base’’.

Selon lui, l’avancement des travaux est satisfaisant. ‘’Pour le pont, nous sommes désormais sur le tablier, la partie qui supportera les engins. Les travaux avancent beaucoup. L’ouvrage fait 192 mètres linéaires, et la route reliant le carrefour 36 à Bentourayah s’étend sur 7 km. Ce sont les deux volets en ce qui concerne la composante du site de Kassonya’’, souligne l’ingénieur.

‘’Notre objectif, c’est d’atténuer la souffrance des riverains. Ce qui fait que nous sommes déjà là. Nous voulons faire le maximum avant les grandes pluies’’, rassure-t-il.

Sur le terrain, alors que les ouvriers sont à pied d’œuvre pour finaliser les travaux, les réactions des populations sont mitigées.

Abdoulaye Samoura, résident du quartier, garde espoir de voir cet ouvrage de franchissement achevé avant l’arrivée des grandes pluies : ‘’Vu l’allure des travaux, ça donne de l’espoir qu’ils finiront à temps. Ils progressent vite et travaillent tous les jours. On y croit’’.

Un avis que ne partage pas Alhassane Bah, professeur de biologie dans une école privée. ‘’Les travaux retardent un peu. Ça ne devrait pas prendre autant de temps. Nous vivons un vrai calvaire ici. C’est très difficile de traverser cette partie sous ce soleil. Les motos nous déposent à l’entrée du pont, et il faut marcher pour rejoindre l’autre côté. Nous aurions voulu qu’ils accélèrent les travaux. On demande à l’État de mettre la pression sur l’entreprise pour que tout soit fini avant le début des grandes pluies’’, lance-t-il.

Même constat amer chez Ibrahima Camara, taxi-moto qui attend les passagers à l’entrée du pont. ‘’On souffre depuis des années. Si les pluies arrivent avant la livraison, nous ne pourrons pas travailler. On sera obligés de contourner pour passer par Bentourayah alors que ce que nous gagnons comme bénéfice est très peu. Nous demandons à l’État de nous aider afin qu’ils finissent vite les travaux’’, plaide ce motard.

En attendant, les usagers n’ont d’autre choix que de prendre leur mal en patience et espérer.

Djiwo BARRY, pour VisionGuinee.Info

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