Coupure d’internet et brouillage des ondes : ‘’On bloque tous les guinéens parce qu’on ne veut pas que les journalistes parlent’’, déplore Fodé Oussou
La Guinée vit depuis plus de deux mois dans une situation inédite. En plus du brouillage des ondes de radios, accéder à internet est devenu un parcours de combattant dans le pays dirigé par le général Mamadi Doumbouya, entrainant un ralentissement de toutes les activités.
Le vice-président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) rappelle aux autorités de la transition que la presse a une instance qui la régule. ‘’Le journaliste est guinéen, il a un organe de presse, il n’est pas caché. Il s’exprime clairement et en haute et intelligible voix. Si on n’est pas d’accord avec ce qu’un journaliste dit, il faut demander à la HAC de le convoquer au lieu de bloquer tout le monde. On bloque tous les guinéens parce qu’on ne veut pas que les journalistes parlent. Ça devient un problème sérieux’’, déplore l’ancien président du groupe parlementaire des députés Libéraux démocrates.
Pour Fodé Oussou Fofana, ‘’les journalistes exercent leur métier parce qu’ils en ont le droit. On ne peut pas bloquer tous les journalistes parce qu’on estime qu’il y a un journaliste qui a dit quelque chose qui n’est pas bien. Si un journaliste donne des informations erronées, c’est le rôle de la HAC de s’en occuper. On est dans un Etat de droit, la justice est là pour ça’’.
Mais, insiste-t-il, ‘’on ne peut pas bloquer tout un pays parce qu’on a peur qu’un journaliste dénonce. Si un journaliste dit qu’un ministre de la République ou un directeur national a acheté des maisons aux Etats-Unis, on peut le convoquer pour qu’il donne la preuve. La démocratie n’est pas un mot. Elle a un prix. Si on veut que notre pays soit démocratique, il faut qu’on paye le prix. On ne peut pas faire ce qu’on veut’’.
‘’La HAC est là pour réguler les médias. Dans un pays normal, si un journaliste dit quelque chose qui n’est pas vrai ou il adopte une attitude qui met en danger la sécurité nationale, il est du ressort de la HAC de l’interpeller. Si un journaliste dénonce un ministre, il est de la responsabilité de ce dernier de se défendre. C’est ça la liberté’’, enseigne ce proche de Cellou Dalein Diallo.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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