Le procès en appel de l’ancien ministre de la Défense nationale sous Alpha Condé, Dr Mohamed Diané, s’est poursuivi ce jeudi 20 mars 2025, devant la chambre d’appel de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Lors de cette audience, la partie civile, représentant l’État guinéen, ainsi que le ministère public, ont demandé une requalification des faits. Ils ont souhaité ajouter l’accusation de corruption aux charges déjà retenues, à savoir le détournement de deniers publics, le blanchiment de capitaux et l’enrichissement illicite.
Après une suspension de 10 minutes, la Cour est revenue pour rendre son verdict sur cette demande. Dans sa décision, elle a rejeté la requalification. ‘’La Cour constate que Dr Mohamed Diané a bénéficié d’un non-lieu définitif pour l’effet de corruption. En conséquence, elle rejette la demande de requalification formulée par les conseils de la partie civile et le ministère public. Nous invitons donc les parties à poser des questions sur les effets des détournements de deniers publics, du blanchiment de capitaux et de l’enrichissement illicite’’, a-t-elle déclaré.
Interrogé au sortir de l’audience, Me Antoine Pépé Lamah, représentant l’État guinéen dans cette affaire, a affirmé respecter la décision de la Cour. ‘’Je dois vous dire que je respecte cette décision. Je suis pressé de voir sa motivation, mais cela ne désarme pas l’accusation. Il y a des infractions qui sont poursuivies dans cette affaire, dont les éléments constitutifs sont ouvertement et manifestement présents’’, a-t-il déclaré.
‘’Nous ne sommes pas déçus ou découragés. Nous avons de la matière à plaider la culpabilité du Dr Mohamed Diané. Cela ne nous cause pas tellement de déception’’, a ajouté l’avocat.
Du côté de la défense, cette décision a été accueillie comme une victoire. Me Sidiki Bérété, l’un des avocats du prévenu, a salué la décision rendue par le juge Daye Mara. Il a rappelé que les 28 véhicules achetés avec le groupe Djoma avaient été examinés et que les accusations de corruption et de détournement ne tenaient pas.
‘’La Cour a rendu une bonne décision et ça nous rassure. Parce qu’au premier degré, la balance n’était pas équilibrée, la défense était bafouée. On s’est retiré de la défense. Mais si on doit accepter que le droit triomphe, nous viendrons pour apporter notre part de vérité. On ne peut pas juger Dr Diané sans son intendant militaire. On ne peut pas juger Dr Diané sur des budgets simples ou des prévisions. C’est une victoire pour le droit pénal, pas pour Dr Diané. Nous voulons que sa dignité soit restaurée’’, a-t-il déclaré.
‘’Il reste deux infractions à débattre, concernant le blanchiment et les immeubles attribués. Nous allons détruire ces accusations aussi. L’audience a dit non, mais nous sommes prêts à en découdre. Prétendre que Dr Diané est coupable sans montrer un seul immeuble qui lui appartient, c’est injuste. Le droit va triompher. Nous comptons sur les magistrats pour dire le droit et rassurer le peuple de Diané’’, a-t-il précisé.
Après avoir rendu cette décision, le juge a renvoyé l’affaire au 10 avril 2025 pour la suite des débats.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.info
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