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Crise politique en Guinée : notre démocratie fout le camp

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[dropcap]L[/dropcap]’équité devant la loi de tous les citoyens devant toutes les institutions est un des fondements de notre société démocratique. Force est pourtant d’admettre aujourd’hui que la violation des principes de notre constitution dans la gestion de la crise politique actuelle, est avérée.

Attigou Bah
Attigou Bah

Le trio constitué par la mouvance présidentielle, la Céni et l’opposition républicaine a ourdi un néfaste complot contre notre démocratie.

Ce complot n’a autres buts que d’empêcher la jeune génération de bénéficier pleinement les acquis d’un État de droit pour lequel elle a consacré de lourds et douloureux sacrifices pendant plus de deux décennies.

En effet, il ne suffirait pour un initié avisé, que d’observer les négociations relatives à la crise politique actuelle, dont l’issue déterminera l’avenir immédiat de notre démocratie pour se rendre compte que notre pays est toujours bâillonné par des forces féodales internes, qui, de surcroît, sont anti-progressistes et anti-démocratiques.

Ce trio, autiste et mal intentionné, est devenu sourd et aveugle aux lois de notre République, notamment à notre Constitution qui prévoit de multiples solutions pour organiser la vie harmonieuse de notre société et apporter les réponses qui conviennent aux conflits survenant entre les acteurs politiques de notre pays.

Vu que nos lois prévoient des solutions adéquates à l’organisation de notre société, il serait temps que les acteurs des négociations pour la sortie de crise daignent de les lire, les comprendre et les appliquer pour le bien de notre Nation. Leur aveuglement résultant du mépris de nos lois, pourtant unique référence légale pour organiser la vie de notre société, est scandaleux.

Il est aisé de comprendre que les négociations politiques actuelles n’aboutiront plus. La mouvance présidentielle, l’opposition républicaine et la Céni, s’obstine d’enliser notre pays dans un fatal recul démocratique en Guinée.

Obnubilés par l’émotion, nos principes constitutionnels sont cloués au pilori. C’est le cas notamment du référendum qui est la solution la plus appropriée dans l’état actuel de cette abominable crise politique. Personne ne l’invoque. Pourquoi ?

Un referendum pour une sortie de crise politique en Guinée est légitime.

L’historique de l’avènement de la crise politique

La mouvance présidentielle a enfermé le dialogue inter-guinéen entamé le 18 juin 2015 dans une impasse idéologique.

Le régime politique de Monsieur Alpha Condé ne pouvant remporter d’élections libres et transparentes est devenu méfiant, paranoïaque et hostile aux lois de la République, à nos institutions et à toute culture démocratique inclusive en Guinée.

Pire, le gouvernement a inféodé la CENI dans le but d’empêcher toute mise en œuvre d’élections démocratiques dans l’intérêt général de notre peuple et dans le respect de notre Constitution.

Rappelons que la loi punit quiconque par un acte porte atteinte au système de fonctionnement démocratique de nos institutions (Art.4 Constitution).

La mouvance présidentielle et la Céni veulent faire de la Guinée un pays de contradictions et de crises politiques permanentes. En effet, elles ont bloqué les négociations et refusent d’accepter les moyens de parvenir aux solutions démocratiques proposées par l’opposition. Celles-ci sont pourtant considérées par nos partenaires comme étant des solutions justes, équitables et susceptibles de faire avancer notre système démocratique vers un triomphe dialectique et générateur d’un État de droit fécond et exaltant.

Vu l’attitude de la mouvance présidentielle face au manque de dialogue et aux tentatives d’imposer à notre peuple une élection présidentielle fantaisiste et illégale, l’opposition républicaine devrait, avant de lancer toute nouvelle manifestation, organiser une conférence de presse pour annoncer à notre peuple et à nos partenaires l’échec définitif du dialogue politique et le refus de cautionner toute élection bâclée en Guinée.

Rappelons que le dialogue qui vient d’échouer fut arraché au gouvernement à l’issue de nombreuses manifestations pacifiques organisées par l’opposition pour rejeter le calendrier électoral de la Céni et ses éléments subsidiaires qui violent systématiquement les dispositions constitutionnelles et le code électoral de notre pays.

L’histoire politique de la Guinée retiendra que la Céni de Bakary Fofana s’est obstinée dans son diktat à vouloir imposer à l’opposition des règles de procédure partiales et illégales dans l’unique but de parvenir à imposer les fraudes électorales préparées par le RPG-Arc-en-ciel pour être appliquées à toutes les élections nationales et locales que le régime actuel continuera d’organiser dans notre pays.

L’opposition est convaincue aujourd’hui qu’avec le régime actuel aucune proposition objective de solution ne peut aboutir par la voie du dialogue, pourtant considérée unanimement comme une procédure ordinaire universelle de règlement pacifique de différends.

Notre Constitution accorde aux partis politiques de l’opposition le droit de s’opposer par voies légales à l’action du gouvernement et de proposer des solutions alternatives aux crises sociopolitiques traversées par notre pays (Art.3 §4 Constitution).

Déterminée à trouver des solutions démocratiques et alternatives aux problèmes du fichier électoral, de la restructuration de la Céni, à l’organisation des élections communautaires et locales entre autres, l’opposition républicaine doit se concerter et après entente, proposer de soumettre par voie de référendum au peuple souverain de Guinée, l’examen des actes en cause relevant exclusivement de sa compétence pour les approuver ou les rejeter.

Voie de referendum : le peuple est souverain

Notre souveraineté s’exerce conformément à la Constitution qui est la loi suprême de l’État. Toute loi, tout acte réglementaire et acte administratif contraire aux dispositions de la Constitution sont nuls et de nul effet (Art. 2 de la Constitution).

Un référendum est un instrument de démocratie qui permet au peuple d’intervenir directement dans une consultation à propos d’une question législative ou constitutionnelle portant notamment dans le domaine de la politique nationale ou locale.

Aujourd’hui, beaucoup d’experts et observateurs proposent de recourir davantage au référendum comme procédé constitutionnel qui permet aux citoyens de manifester eux-mêmes un choix politique pour faire évoluer certains secteurs de la vie sociopolitique difficile à réformer.

Nul n’a le droit d’organiser ou de cautionner une élection présidentielle dans l’état actuelle de la crise sans se référer à notre peuple.

Le principe de la souveraineté de notre État est : GOUVERNEMENT DU PEUPLE PAR LE PEUPLE ET POUR LE PEUPLE (Art 1er, §9 de la Constitution).

La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus ou par voie de référendum. Aucun individu, aucune fraction du peuple ne peut s’en attribuer l’exercice (Art. 2, §1.2 de la Constitution).

En démocratie, on ne peut pas toujours être gagnant. Certains acteurs politiques actuels de notre pays devraient penser aux générations à venir en posant des actes historiques qui garantissent la consolidation de notre démocratie. Ces actes demandent simplement le respect et l’application de nos lois. Notre pays dispose de beaucoup de potentiels et d’excellences. Ce qui manque, c’est la volonté et le courage politique qui la hisseraient au rang des nations émergentes et démocratiques comme le Ghana d’aujourd’hui.

Force est de regretter que nos anciens font aujourd’hui de notre système politique et économique un échec cuisant et retentissant. Leur logique serait de parvenir à orienter notre démocratie vers une décadence funeste.

Un nouveau combat est nécessaire pour transformer les vertus de notre République en un système politique crédible et fiable.

La Jeune Génération ne peut pas se soustraire aux devoirs d’une refondation de notre système politique. Elle portera sur des épreuves qui produiront un changement de statut. Notre République bananière doit céder sa place à une République démocratique compatible aux valeurs du XXIème siècle. Le triomphe de notre démocratie pluraliste sera à ce prix.

J’exhorte la jeune génération guinéenne à s’engager dans la vie politique de notre pays. Nous ne pouvons rester indifférents face à cette tragédie politique. Sinon, la consolidation de notre démocratie sera une perspective lointaine.

La crise politique actuelle doit être soumise par voie de référendum à notre peuple qui est le souverain.

L’Union pour la Démocratie et le progrès de la Guinée (UDPG)

Papa Attigou Bah

Président

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1 commentaire
  1. gg dit

    Cette publication a bien des poins sensible mais malheureusement fait de prise de position par le site de publication. L’échec du dialogue politique ne peut pas être en bloc rejeter sur la mouvance car l’opposition est partis avec des points de revendications qu’elle dis non négociable,en ce moment on ne peut pas parler de dialogue? Lorsqu’on parle de dialogue, chaque partie doit céder quelques points de ses revendications tant de la mouvance que de l’opposition pour obtenir un consensus,mais si vous partez à une table de négociation avec tous vos points non négociable alors ce n’est plus une négociation mais plutôt une imposition.Nous en analysant profondément c’est plutôt l’opposition qui fait échoué les négociations car elle veux à tous prix que tous ses points de revendication soient totalement pris en compte même si certains n’on aucun sens vis à vis de la loi Guinéenne.En plus vous de Guinée vision,la plus de vos publications sont fait de fragrantes prise de position,chose anormale pour un site liberal,ou bien c’est un site de l’opposition?

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