[dropcap]I[/dropcap]l se dit souvent que la valeur d’un dirigeant se mesure à l’état dans lequel il laisse son pays. Cela me semble aussi valable pour un père de famille ou un chef d’entreprise.
En fait, il est difficile d’admettre le mérite d’un responsable qui laisse derrière soi l’échec ou l’incertitude. Dès lors que l’homme a une durée de vie limitée, sa réussite s’évalue par sa capacité à marquer positivement son temps et à préparer la relève qui portera son héritage matériel et immatériel.
Curieusement, certains de nos concitoyens ont tendance à vouloir faire croire que nos anciens présidents ont globalement réussi. Et pourtant il est évident, en plus de l’état de pauvreté de notre pays, qu’ils n’ont même pas été capables de laisser derrière eux un système stable et des héritiers représentatifs qui assument leur prétendue vision.
Les deux premiers sont morts au pouvoir en totalisant cinquante années de règne sans partage, et le troisième a été capturé dans son palais. Les trois ont en commun le fait qu’après leur chute, leurs plus proches collaborateurs n’ont pas porté de façon significative leur héritage politique encore moins leur lutte.
Autant le symbole du reniement d’un enfant à ses parents, c’est le refus et la gêne de s’identifier à eux, autant cela vaut en politique. Celui qui pense le contraire peut démontrer que le PDG-RDA, le PUP ou le RPG-AC a la possibilité de revenir un jour au pouvoir par des élections libres et transparentes.
Comme quoi la réussite la plus incontestable de nos dirigeants est celle d’avoir fait de notre pays l’un des plus pauvres et instables du continent.
Aliou BAH
MoDeL