Dans son nouveau roman, l’écrivain guinéen, Tierno Monénembo, couronné par le prix Renaudot et qui est l’une des grandes plumes de la littérature africaine, raconte comment un jeune guinéen, surnommé par les Allemands »le terroriste noir », a créé l’un des premiers maquis dans l’Est de la France.
Une figure évoquée avec beaucoup de verve et où, comme par magie, les Vosges deviennent un petit village africain.
Ce livre de 225 pages, publié aux éditions du Seuil est disponible au prix de 16,15 Euros sur amazon.fr.
Après avoir vécu 42 ans à l’étranger, Tierno Monénembo signera Le terroriste noir pour la première fois en Guinée ce samedi 20 octobre à 11 heures à la Maison du livre sise à Coléah.
Devant la presse, l’écrivain guinéen a brièvement présenté son livre. Le Terroriste noir est une fiction construite autour de la véritable histoire, aussi méconnue qu’extraordinaire, d’Addi Bâ. Addi Bâ est un jeune Guinéen né vers 1916, adopté en France à l’âge de 13 ans, et qui, devenu soldat pendant la Seconde Guerre, est affecté dans le 12e régiment des tirailleurs sénégalais.
Capturé après la bataille de la Meuse, Addi s’évade, erre dans les forêts, avant d’être recueilli par le maire du village de Romaincourt. Élégant et mystérieux, à la fois austère et charmeur, il y fera sensation, mais ce n’est qu’un début : en 1942, il entre en contact avec la Résistance et crée le premier maquis des Vosges. Les Allemands le surnommeront »le terroriste noir ».
L’affaire est racontée 60 ans plus tard, dans un français mâtiné de patois vosgien, par celle qui n’était qu’une jeune fille à l’époque ; c’est chez ses parents que le tirailleur venait écouter Radio-Londres, c’est chez eux qu’il prenait ses repas et faisait laver son linge. Qui a trahi Addi Bâ ? Une de ses nombreuses amantes ? Un collabo professionnel ? Ou tout simplement la rivalité opposant les Tergoresse et les Rapenne, deux familles aux haines séculaires ? Parce qu’il était noir, ce combattant de la France libre n’a reçu la médaille de la Résistance qu’en 2003, soit 60 ans après son exécution.
Ciré BALDE
Visionguinee.info