Dadis après avoir reçu une balle dans la tête : ‘’J’ai marché moi-même pour rentrer dans mon bureau’’
Le 3 décembre 2009, à l’époque président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) a échappé à la mort après avoir reçu une balle dans la tête suite à une altercation avec Toumba Diakité au camp Koundara.
Dadis Camara assure qu’il s’est rendu au camp Koundara, situé au quartier Boulbinet, pour convaincre son ancien aide de camp de rejoindre le camp Alpha Yaya Diallo.
Plus de 13 ans après les faits, l’ancien chef de la junte se souvient de ses derniers instants au camp Koundara avant de recevoir une balle dans la tête.
‘’Quand on est arrivés juste devant le bureau de Begré, Toumba a demandé à ce qu’on rentre au bureau. J’ai dit : ‘Non, je ne peux rentrer dans un tel bureau’. Parce que quand vous marchez avec quelqu’un, dès qu’il s’arrête, vous vous rendez compte. Dès que j’ai constaté qu’il s’est arrêté, j’ai tourné la tête et j’ai vu un coup de feu’’, raconte-t-il à la barre.
Dadis déclare que Joseph Makambo, chargé des opérations au sein de la garde rapprochée d’abord, a engagé une farouche lutte contre Toumba avant de trouver la mort. ‘’Makambo était très fidèle. Il aurait dit à sa famille qu’il va mourir là où le président va mourir’’, révèle-t-il.
‘’Dans les explications, j’ai compris que ceux qui sont venus m’accompagner n’ont pas réagi. Mais je remercie Dieu. On m’a transporté à pas plus de 30 mètres du lieu où j’ai reçu le tir. J’ai eu un réflexe. J’ai dit : ‘Envoyez-moi au camp Samory. C’est la seule chose que j’ai dite à Mansaré qui était à côté de moi’’, se souvient-il.
‘’C’est pendant qu’ils luttaient entre eux qu’on m’a transporté. Je ne sais pas comment ça s’est passé au camp Samory pour les soins. Un hélico est venu pour me transporter à la base aérienne. De là, je suis venu dans un véhicule. Moi-même, j’ai marché pour rentrer dans mon bureau. Ça veut dire quoi ?’’, s’interroge Dadis Camara devant le tribunal.
Il affirme que ‘’quand Dieu te sauve d’une situation, il ne faut pas mentir. Si tu mens, Dieu même va te maudire. C’est le destin. C’est pourquoi, je n’ai peur que de Dieu. Je n’ai pas peur d’un homme’’.
Quand son avocat Me Jocamey Haba lui demande de parler de son ancien aide de camp, l’ex-chef de la junte résume : ‘’En toute sincérité, Toumba m’a trahi (…). Quand il m’a tiré dessus, je lui ai dit : ‘Toumba, tu peux me trahir ?’’’
Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info
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