Les débats ont pris fin ce mercredi 26 juin dans la salle d’audience du tribunal criminel de Dixinn qui abrite le  procès du 28 septembre. Dadis Camara et ses coaccusés ont été amenés à prendre la parole pour leur propre défense avant le verdict. 

‘’Je ne saurais prononcer les derniers mots dans ce procès sans présenter mes condoléances aux familles qui ont perdu leurs fils et filles, leurs enfants au stade du 28 septembre’’, a déclaré l’ancien chef de la junte.

Remerciant ses avocats, Dadis Camara a demandé ces derniers de lui permettre de prononcer son discours, sans faire recours à leurs notes. ‘’L’officier, c’est le terrain qui commande’’, précise-t-il.

‘’Il était question que je vienne en quelques mots faire ma déclaration, mais je suis choqué par un des éminents avocats de la partie en l’occurrence Maître Gilbert Camara lorsque qu’il a tenté d’entacher, après toutes les plaidoiries, ma défense en donnant des propos infondés pour troubler l’esprit de votre tribunal. Lorsqu’il dit que c’est le président Dadis qui a envoyé Toumba au stade. Toumba a été clair ici, ce ne sont pas des imaginations. Je tombe du ciel, n’étiez vous pas là quand Toumba passait ? Ça ne marchera pas’’, a-t-il affirmé.

Moussa Dadis Camara a ensuite remercié le Royaume Chérifien pour l’accueil et les soins qui lui ont été accordés quand il était dans le besoin, au Burkina Faso et son peuple pour l’accueil et l’hospitalité. Il n’a pas manqué de remercier le général Mamadi Doumbouya qui a ‘’bien voulu accepter l’ouverture de ce procès’’.

‘’L’être humain, c’est la dignité, si j’ai accepté après plusieurs tentatives de rentrer au pays, c’est pour la tenue du procès 28 septembre. Quand j’ai pris la décision de rentrer, je me suis dit que si le professeur Alpha Condé veut me mettre en prison, qu’il le fasse, l’avion fut détourné en direction d’Accra. Lorsque le président Mamadi Doumbouya a accepté l’ouverture de ce procès, je n’ai pas attendu, j’ai pris mon billet pour venir. Je ne l’ai pas fait pas pour faire plaisir à ceux qui pensent que j’avais une pression’’, souligne-t-il.

Avant de rappeler que depuis 13 ans, ‘’je suis au Burkina. J’étais dans mes droits d’avoir la nationalité. Je pouvais refuser, mais je suis un officier assermenté, et l’officier, c’est un homme de caractère au sens le plus élevé de l’honneur et de la dignité. Un officier qui a été président pas par sa force, son intelligence mais par le fait du destin car à un moment de son histoire, tout le peuple l’a réclamé. Qu’il y ait des événements de ce genre et que cet homme veuille se soustraire à la justice, vaut mieux mourir’’.

C’est pourquoi, dit-il au tribunal, ‘’j’ai toujours imploré Dieu. Je lui ai dit : ‘si à un moment donné de l’histoire, j’ai frôlé la mort à quelques microns, aide-moi. Ne me rappelle pas tant que ce procès ne se tient pas’’.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

00224 628 52 64 04/abdoulbela224@gmail.com