Dadis demande des comptes à Toumba : ‘’Qu’est-ce qui l’a poussé à aller faire sortir 22 recrues qui n’avaient pas fini leur formation ?’’
Ce lundi, dans la phase des confrontations au procès du massacre du 28 septembre, le capitaine Moussa Dadis Camara a assuré que le commandant Toumba Diakité cumulait des fonctions à la présidence et disposait de pouvoirs importants.
‘’Il faut avoir la foi de dire la vérité. Par rapport au commandant du régiment, c’était un cumul de fonctions. Ses prérogatives, c’est par rapport à la confiance. Lorsque les deux éléments [le chef du régiment et son adjoint] n’étaient plus là officiellement, la question qu’on se pose, c’est qu’est-ce qui l’a poussé d’aller faire sortir 22 recrues qui n’ont pas fini leur formation alors qu’il n’était pas commandant du régiment ?’’, se demande le capitaine Dadis.
A un moment donné, souligne l’ex-chef de la junte, ‘’il faut avoir le courage d’assumer les fonctions que vous aviez. Il a cumulé des fonctions par confiance. Pour ça, je n’avais même pas pensé à un problème de grade pour dire qu’il faut prendre un colonel ou un général. La confiance que j’avais en M. Toumba était suffisante pour que je lui donne ce plein pouvoir’’.
‘’M. Toumba, quand le président devait sortir, qui était chargé de coordonner sa sortie ainsi que les hommes qui doivent l’accompagner ?’’, cherche à savoir le président du tribunal.
‘’La plupart du temps, ce sont le commandant du salon et le commandant d’opérations Makambo qui organisaient les sorties. Si je suis appelé par le président, c’est pour me dire : ‘Toumba apprêtons nous pour tel à tel point. J’ai donné l’instruction au commandant de salon de mettre le convoi en marche’. Mais si je ne suis pas consulté, c’est moi qui vais le chercher parce que ma fonction me le permettait. Je n’ai pas besoin que quelqu’un me rappelle le rôle que j’avais à côté de lui en tant que chargé de la sécurité rapprochée, de protection, conseiller et confident du président. Parce que je connaissais mes attributions’’, répond le commandant Diakité.
‘’Est-ce que ses gardes rapprochés étaient gérés par vous ?’’, lui demande le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara. A cette interroge du magistrat en charge du procès, l’ex-aide de camp de Dadis Camara répond : ‘’Oui ! Pendant quelques temps. Ça faisait partie de mes prérogatives. C’est pourquoi, lorsque je fus appelé au petit matin [du 28 septembre] par Marcel, connaissant mes attributions, malgré son tempérament, j’étais le seul à dire que personne ne sort. Et je suis allé dire à ceux qui étaient supposés relever de mon commandement de ne pas le laisser sortir’’.
Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info
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