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Sankara, Dadis et Sanogo, trois capitaines au destin identique: 1 mort, 1 rescapé en exil, 1 en prison

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Le rapprochement est net, la manière de faire identique, le verbe usité aussi. Trois capitaines au destin commun : feu Thomas Sankara du Burkina Faso, Moussa Dadis Camara de la Guinée, Amadou Aya Sanogo du Mali.

Tous sont arrivés au pouvoir par un putsch militaire en tant que Capitaine, à la différence que le Malien est devenu Général 4 Etoiles. Sauf aussi que l’enfant malien est passé de Capitaine au grade de Général 4 Etoiles presque par enchantement. Si Sankara est tombé sous les balles de ses bourreaux, Dadis est un miraculeux sorti in extremis d’une fusillade de sa garde rapprochée et forcé à l’exil au Burkina Faso après des soins intensifs, le Général malien, lui, dort en prison avec ses galons. Histoire fascinante !

Le N°1 du CNDD, Moussa Dadis Camara, chef de la junte militaire a pris le pouvoir en Guinée après l’annonce de la mort du président Lansana Conté. Thomas, lui, est arrivé à la tête de son pays suite à un coup d’Etat militaire. Idem pour Sanogo, ancien N°1 du CNRDRE. Mais le « Sankarisme » prôné par Dadis n’est pas arrivé à terme car mal appliqué. Au contraire de Sanogo qui s’est forgé un Empire financier pharaonique de rêve avec en toile de fonds une promotion exceptionnelle et une véritable chasse aux sorcières organisée contre des responsables politico-militaires. Pendant que les autres forgeaient un destin pour leur peuple, Sanogo régnait avec une main de fer sur le Mali appuyé par un escadron de la mort. Du coup, il a raté la reconversion des Maliens. C’est pourquoi, il maugrée sur son sort entre les quatre murs de sa cellule.

L’attitude de Moussa Dadis Camara vis-à-vis du peuple guinéen nous fait penser forcément à Thomas Sankara, le père de la Révolution burkinabé, lâchement assassiné en raison de ses idéaux révolutionnaires pour l’émergence d’une nouvelle race burkinabé, en particulier, et d’une autre Afrique, en général. C’était le cas de Sanogo aussi au début !

A l’image de celui dont il suit les traces, Moussa Dadis a également instauré les tribunaux populaires dont il était lui-même le juge, pour interroger les Guinéens en délicatesse avec la justice. Mais sur les traces de Sankara et Dadis, Sanogo a péché par inexpérience avec une ambition démesurée de régner sur le toit du Mali et une personnification du pouvoir absolu, le tout soutenu par des disparitions forcées. Aï…

Sankara avant sa mort disait ceci : « Un militaire sans formation politique n’est qu’un criminel en puissance ». J’ai envie d’avoir l’avis du chef de l’ex-junte sur cette déclaration…

Au finish, si les deux capitaines sont restés égaux à eux-mêmes, Sanogo avait un goût trop prononcé pour l’espèce sonnante et trébuchante et un penchant démesuré pour d’autres désirs de la vie. Au respect Capitaine… Excusez, de peu, j’allais dire mon Général !

Issiaka Sidibé, (In Le Matinal)

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