Dakar : Des journalistes ouest-africains outillés sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée
Des journalistes de la Guinée, de la Guinée-Bissau, de la Gambie, du Cap-Vert, de la Mauritanie du Sénégal viennent de suivre à Dakar un atelier autour de la thématique axée sur la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée (INN), la traite des personnes et les crimes forestiers. La formation a été organisée par l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC), une organisation indépendante de la société civile, dans le cadre d’un programme soutenu par le département d’Etat américain.
Du 15 au 19 avril 2024, ces professionnels de médias ont bénéficié d’un renforcement de capacités sur les meilleures pratiques à adopter dans le domaine de la lutte contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée (INN), la criminalité transnationale organisée et la traite des êtres humains.
L’atelier a été animé par Arnaud Ouédraogo, coordonnateur de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO), Lucia Bird Ruiz Benitez de Lugo, directrice de l’Observatoire des économies illicites en Afrique de l’Ouest à la GI-TOC, Mouhamadou Kane, analyste à la GI-TOC, Gilles Hoesch, expert à Poseidon Aquatic Resource Management Limited, cabinet de conseil en pêche et en aquaculture, Abigail Davies, spécialiste en multimédia et Madeleine Ngeunga, journaliste d’investigation spécialisée en droits humains et environnement.
Le coup d’envoi de la formation a été donné par le premier conseiller de l’ambassade des États-Unis à Dakar, Jonathan Fischer. L’initiative vise à renforcer les capacités des réseaux ouest-africains de journalistes d’investigation travaillant sur la criminalité transnationale organisée.
Durant la formation, les participants ont été outillés sur les techniques d’investigation sur la traite des êtres humains, la pêche INN et la criminalité forestière afin d’améliorer l’impact de leurs reportages sur la sensibilisation du public et l’élaboration de politiques relatives à la criminalité transnationale organisée en Afrique de l’Ouest.
Pourquoi le choix des journalistes ?
Selon les organisateurs de l’atelier, les médias peuvent contribuer à sensibiliser l’opinion publique mondiale afin de trouver de meilleures solutions à ces pratiques.
‘’La traite des personnes, la pêche illégale et le trafic des produits forestiers constituent un marché que les populations ne connaissent pas beaucoup, mais qui a un impact humanitaire, économique et environnemental énorme’’, indique la directrice de l’Observatoire des économies illicites en Afrique de l’Ouest à la GI-TOC, ajoutant que ‘’les journalistes sont des acteurs clés pour améliorer la base des données sur ce marché et leur impact. Ce sont donc des acteurs importants dans la sensibilisation des populations’’.
Les participants ont reçu des notions sur le droit national et international sur les pêches océaniques ainsi que les régimes de gestion. La démarche vise à leur fournir des infirmations essentielles et des conseils sur les cadres juridiques, les approches de gestion et des défis associés à la gouvernance des pêches au niveau national et international.
Des conventions et accords clés dans le domaine de la pêche qui jouent un rôle central dans la gestion des pêches océaniques et la promotion de pratiques durables, ont été passés en revue notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, Accord des Nations Unies sur les stocks des poissons, Convention sur le travail dans la pêche, Accord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les subventions à la pêche.
Alliant la théorie à la pratique, la formation a permis aux 25 journalistes ouest-africains d’assimiler les méthodes, outils et concepts fondamentaux pour jouer leur rôle dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée.
A l’issue de l’atelier, les participants ont été amenés à participer à un programme de mentorat sur la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), la traite des personnes et les crimes forestiers. Le mentorat durant six mois avec à la clé une bourse de 3000 dollars pour explorer un sujet de journalisme d’investigation axé sur la pêche INN, la criminalité forestière ou la traite des êtres humains.
Pour rappel, l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC) est un réseau composé d’éminents praticiens de l’application de la loi, de la gouvernance et du développement qui se consacrent à la recherche de stratégies et de réponses nouvelles et innovantes à la criminalité organisée.
Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info
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