« Le journaliste doit sentir la nécessité de comprendre la teneur de l’information scientifique recueillie, avant de la restituer au public, afin de ne pas déformer les propos du chercheur », a déclaré en substance le Chargé de communication de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Abdoulaye Ann.
‘’La vulgarisation de l’information scientifique répond à des critères de vérification de ce que dispose le journaliste après avoir discuté avec les chercheurs’’, a dit M. Ann.
Il présentait une communication sur le thème : ‘’Les enjeux de la vulgarisation scientifique : comprendre la situation des chercheurs et ses impératifs’’, à l’occasion d’un séminaire de formation sur le ‘’rôle des médias dans la diffusion des résultats de recherche’’, qui s’est tenu à Dakar les 4 au 5 décembre dernier.
« Le journaliste simplifie les informations, déforme les propos et fait la chasse aux scientifiques. » a-t-il reproché.
La plupart du temps, dit-il, les désaccords sont simplement dus à un manque d’écoute. Pour éviter cela, il faut instaurer un dialogue de confiance entre les deux parties afin de mieux vulgariser la recherche, a-t-il conseillé.
‘’Il ne s’agit pas de gommer cette antonymie, mais il faut trouver la nécessité de comprendre ce que donne le chercheur avant de le restituer au public’’, a-t-il ajouté.
‘’Si le journaliste ne comprend pas, il ne pourra pas donner la bonne information. La recherche doit être vulgarisée au public’’, a-t- indiqué.
La présentation d’une recherche réalisée par un journaliste ou un média doit être validée par un scientifique. ‘’De leur côté, les scientifiques doivent admettre que les journalistes diffusent leurs recherches’’, a-t-il estimé.
La rencontre entre un journaliste et un chercheur est une nécessité d’autant que la recherche suit une évolution lente. ‘’La découverte s’inscrit dans la durée. C’est pourquoi le doute, la prudence méthodique lui sont indispensables’’, a-t-il déclaré.
L’information, elle, est marquée par l’instantanéité, et il est reconnu que la recherche et les médias ont des rythmes différents.
Plus loin, il a fait observer que ‘’la recherche implique un travail d’équipe, la médiatisation pousse souvent à un vedettariat personnel’’. Les médias, quant à eux, veulent avoir au plus vite les résultats. Pourtant, certains chercheurs jouent le jeu, mais en prenant leur temps avant de donner l’information.
Mais avec le temps et, malgré la prudence, il leur arrive de s’en mordre les doigts et de se voir entraînés dans des controverses qui les dépassent.
Selon lui, l’objectif est d’assumer, c’est-à-dire envisager les moyens qui permettent au journaliste de pratiquer la rencontre avec le chercheur avec un maximum de chance pour l’optimiser.
L’atelier de formation des journalistes sur le rôle des médias dans la diffusion des résultats de recherche a pris dans l’après-midi du mercredi 5 décembre.
Eric SYLLA, pour Visionguinee.info