Dalein à propos de ses ex-collaborateurs : ‘’Ceux qui sont fatigués de la lutte peuvent se reposer ou soutenir les pratiques liberticides’’
Tout en dénonçant le fait que les autorités de la transition ne respectent pas leurs engagements, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée assure que son parti va continuer le combat jusqu’au bout.
‘’Ils avaient promis de lutter contre les mauvaises pratiques. Aujourd’hui, la junte veut confisquer les droits, museler la presse, organiser les disparitions forcées, tuer des jeunes de moins de 20 ans, qui voulaient juste manifester leur mécontentement, et revendiquer le respect des dispositions de la Charte de la transition, que la junte elle-même a élaborée et nous a imposés’’, indique le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée.
‘’Aujourd’hui, il y a des disparitions forcées, des violations des droits de l’homme, des assassinats, des morts suspectes dans les prisons, comme celles du général Sadiba Koulibaly et de Dr Dioubaté. Il faut aller soutenir ça ?’’, se demande Dalein.
Avant de souligner qu’il ‘’ne faut pas faire ça. Ceux qui sont fatigués de la lutte peuvent se reposer ou soutenir ces pratiques liberticides (…). On a vu des collaborateurs défendre ces valeurs, condamner ces délits, avec une éloquence respectable. Ils avaient, par leurs discours, suscité le soutien de nos militants. Aujourd’hui, ils changent de discours’’.
‘’La mort sans justice, de plus de 60 jeunes, des assassinats extrajudiciaires, s’ils veulent aller soutenir, le retrait des agréments aux radios, s’ils veulent aller soutenir la disparition suspecte en détention des personnalités civiles et militaires, s’ils veulent aller soutenir la volonté de commettre un parjure, parce que vous savez bien que l’agent a pris l’engagement qu’elle a réitéré à plusieurs reprises de ne pas se présenter, de ne pas autoriser la candidature des membres du gouvernement du CNRD, nous, nous ne pouvons pas soutenir ces pratiques’’, ajoute-t-il.
‘’Nous sommes honnêtes, nous nous battons pour le respect de la parole. Nous resterons fidèles à ça. Il faut défendre le respect de la parole et le serment. Lorsqu’on a prêté librement un serment, il faut le respecter parce que nous avons besoin d’avoir à la tête de ce pays des hommes d’honneur qui respectent leur parole’’, estime l’ancien Premier ministre.
Parce que, dit-il, ‘’il ne sert absolument à rien de jurer et de respecter une Constitution, une charte de la transition, les lois de la République, et le lendemain, vous faites le contraire. Le parjure, nous ne le soutenons pas. Maintenant, nous pouvons être isolés parce que nous sommes, bien sûr, soutenus par une majorité importante de guinéens qui sont attachés à des valeurs, mais une majorité qui ne s’exprime pas toujours. Elle est silencieuse’’.
‘’La junte interdit les manifestations de ce qu’elle considère comme l’opposition (…). Nous ne sommes pas une opposition, nous sommes opposés aux pratiques qui violent ces valeurs’’, tranche l’ancien Premier ministre.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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