En séjour dans la capitale angolaise, Cellou Dalein Diallo a appelé ses partisans à se tenir prêts pour s’opposer à toute manœuvre visant à l’exclure de la course pour le fauteuil présidentiel. 

Devant des militants mobilisés en masse, l’ancien Premier ministre a rappelé que “l’UFDG et l’ANAD ont salué le coup d’Etat. Nous avons considéré que c’était un pas important vers le retour à l’ordre constitutionnel. Nous avons assumé ce soutien à l’intérieur de la Guinée comme à l’extérieur. J’ai fait le tour du monde pour apporter notre soutien à la junte”.

Avant de poursuivre : “Les gens se sont posés la question de savoir pourquoi, je vais vous le dire. Beaucoup pensent que c’est parce que le CNRD avait restitué à l’UFDG les droits et libertés élémentaires qui avaient été confisqués par l’ancien régime. Notre siège qui était occupé par l’armée depuis le 19 octobre 2020 nous a été restitué. Nos prisonniers politiques ont été libérés. Ceux dont les passeports étaient confisqués, les ont récupérés, y compris moi-même. Mais ce n’est pas pour cela seulement que nous avons applaudi le coup d’Etat”. 

Il assure que dès le début, “nous avons été séduits par le discours de prise du pouvoir prononcé par le colonel Mamadi Doumbouya. Il s’est engagé à mettre fin aux dysfonctionnements des institutions, à l’instrumentalisation de la justice et et piétinement des droits et libertés des citoyens. Il s’est engagé en outre d’organiser avec diligence les élections pour donner le pouvoir à celui que le peuple choisira. Nous ne pouvions pas rester indifférents à ces engagements de nos officiers”.

Il déclare avoir “fait le tour du monde, de Paris à New York en passant par Washington, pour demander de ne pas couper la coopération avec la Guinée, mais d’accompagner le CNRD sur la base du discours prononcé le 5 septembre. Malheureusement, quelques mois plus tard, c’était la déception”.

La première déception, dévoile Dalein, “quand on a attribué quatre sièges à l’ANAD compte tenu de son poids, le CNRD a décidé de lui retirer trois et de ne maintenir qu’un seul alors que les autres quotas ont été quasiment respectés. L’ANAD et l’UFDG ont été particulièrement visées par la spoliation dont Sidya Touré et moi avons été victimes alors que nous avons tous les documents justifiant notre propriété sur les bâtiments. Nous avons été expulsés, mon bâtiment a été réduit en poussière pendant que le dossier était en justice”.

Ce n’est pas tout, loin de là. “Le gouvernement a porté plainte contre moi dans le dossier Air Guinée. Maintenant, on dit : ‘Il est en conflit avec la justice’. Je n’ai aucun conflit avec la justice. Pendant que j’exerçais de hautes responsabilités au sein du gouvernement, je suis resté un cadre intègre. J’ai essayé de tout faire pour mériter la confiance qui avait été placée en moi par le général Lansana Conté en servant la République comme il le fallait”.

Aux dires de Dalein, “toutes ces manœuvres visent une chose. C’est de vous exclure. On veut exclure l’UFDG. Il faut vous préparer à refuser l’exclusion arbitraire de l’UFDG de la compétition électorale”.

Il dit à qui veut l’entendre qu’il est “hors de question d’accepter l’exclusion de votre candidat. Lorsque le peuple nous choisit, cette fois-ci, on ne reculera pas. Le combat pour l’instauration de la démocratie en Guinée, la vérité des urnes, demandera beaucoup d’efforts. Soyez prêts à les fournir. On ne fléchira pas, soyez-en convaincus”.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info 

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