[dropcap]L[/dropcap]e chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo a déclaré jeudi soir à RFI qu’il renonçait à rencontrer vendredi le président Alpha Condé. Les raisons de sa décision sont simples : ‘’Finalement j’ai demandé que la rencontre soit reportée pour que le contexte soit plus serein et plus apaisé parce qu’aujourd’hui je suis très déçu et frustré de la séquestration dont ma famille a été l’objet’’.

Toujours sur la Radio mondiale, l’ancien ministre indique que lors de la manifestation de l’opposition jeudi à Conakry, ‘’tous les membres de ma famille étaient interdits de sortie de mon domicile parce que les gendarmes et les policiers qui étaient à mon portail ont dit que personne ne devait sortir’’.

Cellou Dalein Diallo ajoute que ‘’la violence s’est abattue aussi sur les militants’’, accusant les forces de l’ordre d’être ‘’rentrées dans les maisons pour commettre beaucoup d’exactions’’. Pis encore, martèle le chef de file de l’opposition, ‘’on a tué à bout portant à 18h un jeune de 30 ans et on a détruit les boutiques de manière sélective. En détruisant les boutiques de ceux qui sont supposés être de mon parti’’.

Aux dires du président de l’UFDG, toutes ces exactions interviennent à la veille de cette rencontre. De faire, annonce-t-il,  ‘’je préfère que cette rencontre qui a suscité beaucoup d’espoir se tienne dans un contexte plus apaisé et plus serein, pour que la rencontre soit plus productive’’.

Mais pour l’ancien ministre de la Jeunesse Baidy Aribot, Dalein aurait pu rencontrer vendredi le président de la République. Il soutient que ce tête-à-tête aurait été une ‘’occasion ultime pour mettre non seulement fin à la violence politique dont sont victimes les militants de l’opposition, mais aussi à la crise qui sévit dans notre pays depuis un certain temps’’.

La décision de Dalein peut dont être perçue comme une victoire des ‘’businessmen de la crise’’. Tapis dans les rangs de l’opposition, ces derniers, comme le décrit Mohamed Camara, analyste politique, n’ont pas ‘’assez de militants’’ mais le plus souvent ‘’radicalisent la position des grands leaders politiques’’.

De l’autre côté, au sein du gouvernement, les businessmen de la crise sont des ‘’ministres qui n’ont pas fait assez de résultats et qui n’ont pas intérêt qu’il y ait la lucidité des autorités pour faire, par exemple, des remaniements ministériels et maintenir un certain nombre de ministres qui font des résultats au niveau interne’’.

Ciré BALDE, pour VisionGuinee.Info

00224 664 93 14 04 04/cire.balde@visionguinee.info