Dalein invite le général Doumbouya à respecter sa parole : ‘’Il a juré devant tout le monde qu’il ne sera pas candidat’’
Le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), lors d’une rencontre tenue récemment à Dakar avec des cadres et militants de son parti, a réaffirmé son attachement au respect de la parole donnée. Cellou Dalein Diallo a saisi l’occasion pour appeler de nouveau le président Mamadi Doumbouya, à qui il est prêté des intentions de confiscation du pouvoir, à respecter ses engagements pris lors de sa prise de pouvoir en renonçant à toute idée d’une éventuelle candidature.
L’ancien Premier ministre a exprimé ses vives préoccupations face à la situation politique et des droits humains en Guinée, évoquant à nouveau la fermeture des médias, les cas d’enlèvements dans le pays.
‘’On a fermé les radios critiques en mettant en cause la liberté d’expression. Nous voulons que ceux qui sont victimes des disparitions forcées soient libérés et que la presse soit libre, parce que c’est dans la Charte de la transition que la junte a élaborée, toutes ces libertés des droits humains étaient correctement protégées dans le texte. Mais dans la pratique, les droits ne sont pas respectés. On a assassiné 66 jeunes qui ont tenté de manifester. Aucune enquête, aucune justice. Leurs parents n’ont reçu aucune compassion de ceux qui sont chargés d’assurer la sécurité », a rappelé Cellou Dalein Diallo.
Dénonçant une campagne de diffamation orchestrée contre son parti, le leader de l’UFDG a rappelé au président de la transition qu’il est crucial pour lui d’honorer ses engagements.
‘’Nous sommes pour le respect de la parole donnée et du serment. Lorsque librement, vous jurez devant la cour suprême, devant l’opinion nationale et l’opinion internationale, vous ne ferez pas ça, il faut vous efforcer de respecter votre parole’’, a-t-il indiqué au président Doumbouya.
‘’Nous avons dit que nous sommes pour le respect de la charte de la transition que vous nous avez imposée. On dit : ‘Non, ces gens-là sont contre nous. Il faut détruire leur réputation, leur dignité. Il faut les arrêter’. Voilà le conflit’’, a ajouté Cellou Dalein Diallo.
Pourtant, rappelle le leader de l’UFDG, ‘’nous avons été les premiers à soutenir le coup d’Etat. Parce que le discours qui a été décliné, à l’occasion de la prise du pouvoir, on a dit qu’on allait mettre fin aux piétinements des droits et libertés, à l’instrumentalisation de la justice pour harceler les hommes politiques’’.
Aujourd’hui, regrette-t-il, ‘’c’est un régime d’exception qui crée une juridiction d’exception pour harceler les leaders politiques. On veut aller à des élections libres et transparentes, inclusives, pour donner au peuple de Guinée le droit à la liberté de choisir ses dirigeants. C’est ce qui est écrit dans la charte de la transition’’.
‘’Au Sénégal, ici, tout le temps, il y a des problèmes, mais c’est le peuple qui choisit. Nous voulons que le peuple choisisse aussi en Guinée. Chacun défend son programme, mène sa campagne. Le peuple choisit. On dit non, certains ne peuvent pas candidater, ils sont ceci et cela. Non seulement, on ne veut pas accepter la parole donnée, le serment prêté devant tout le monde, mais aujourd’hui, il y a une fièvre. C’est une folie qui s’empare : ‘Doumbouya, c’est l’homme providentiel. Il est ceci et cela, il faut qu’il soit candidat’’’.
Il insiste sur le fait que le président Doumbouya a ‘’prêté serment et juré devant tout le monde qu’il ne sera pas candidat. Il faut qu’il respecte sa parole. Si on ne respecte pas la parole donnée aujourd’hui, c’est lorsqu’on sera élu qu’on va la respecter ?’’
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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C’est une question à réfléchir