Invité à participer à un webinaire de vulgarisation de la décision rendue par la cour de justice de la Cedeao dans l’affaire Abdoul Gadirou et 258 autres contre l’Etat guinéen, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a fustigé le non-respect du droit de vote des guinéens de l’étranger.
Pour Cellou Dalein Diallo, sa formation politique a été la plus grande victime du non vole des guinéens établis à l’étranger durant les dernières élections en Guinée. Extraits…
‘’L’exercice du droit de vote fait l’objet de beaucoup de restrictions au niveau opérationnel. Je ne parle pas de la législation, de l’élaboration des textes ou leur interprétation. Au niveau opérationnel, l’UFDG en a été victime pendant longtemps.
L’exclusion des citoyens guinéens résidant au Sénégal des élections législatives et présidentielles est une manifestation éloquente de ces formes d’exclusion ou de cette fraude opérationnelle. Sur le fichier électoral, les gens ont eu des difficultés à s’enrôler. Pour les guinéens établis à l’étranger, il faut disposer d’un passeport en cours de validité pour s’enrôler. On connaît les problèmes liés à l’obtention du passeport. Les ambassades n’avaient jamais délivré de passeport. Pendant 5 ans, des guinéens ne pouvaient plus voter. Ça, c’est une forme d’exclusion qui a été consacrée par un texte réglementaire de la CENI.
Même ceux qui avaient des cartes d’électeurs qui étaient dans les fichiers, mais qui n’avaient plus de passeport ou des cartes d’identité en cours de validité, ne pouvaient pas se faire enrôler. C’est une forme d’exclusion qu’il fallait dénoncer. Je pense qu’on a bien fait de mener cette action auprès de la Cour de justice de la CEDEAO.
Nous avons vu comment l’exercice de ce droit de vote a été empêché en Guinée. Les cartes d’une bonne partie d’électeurs de Koundara ont été envoyées à Kérouané. En 2010, à Popodara, pendant le second tour, on a envoyé les PV sans enveloppes. Lorsqu’on a envoyé les PV des bureaux de vote, on a dit non les PV qui ne sont pas dans des enveloppes ne sont pas valables.
La logistique de la CENI était contrôlée par le RPG. Elle avait fait des manœuvres pour empêcher l’adversaire politique de pouvoir valoriser l’ensemble de ses élections. Il On ne peut pas justifier qu’au Sénégal qu’on ne recense pas les guinéens pour qu’ils puissent exercer le droit de vote. On sait 90% des guinéens vivant au Sénégal votent l’UFDG. Donc, c’était prémédité. On a organisé le vote en Malaisie où il n’y avait que 600 guinéens recensés. 150 ont voté alors qu’on a refusé aux guinéens résidant au Sénégal, en Guinée Bissau et même en Sierra Leone de voter.
Je félicite vraiment mes compatriotes au Sénégal qui ont eu l’initiative de saisir la justice et l’avocat qui les a accompagnés. Cette décision sera désormais une décision de jurisprudence dans notre espace CEDEAO. Parce que c’était vraiment une discrimination. On ne pouvait pas faire voter des gens de Malaisie et refuser cela aux guinéens du Sénégal.
Je félicite la justice de la CEDEAO. Vous savez en Guinée, on a pris l’habitude et cela est ancré dans notre culture. On ne fait pas confiance à la justice et même à la justice internationale, on hésite souvent. Mais aujourd’hui, nous sommes encouragés à saisir des juridictions pour les violations des droits des citoyens’’.
Par Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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