En meeting à Montréal, Cellou Dalein Diallo a dévoilé les raisons qui l’ont poussé à soutenir le coup d’Etat du 5 septembre 2021. Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) estime qu’avant le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), Alpha Condé avait déjà perpétré un putsch constitutionnel.

‘’On n’est pas dans l’opposition. Nous sommes restés conscients dans la défense des valeurs auxquelles nous croyons. L’exemple, c’est le CNRD. Quand il arrivé au pouvoir, nous avons applaudi. Nous nous sommes investis comme avocats pour dire qu’il faut les accompagner. Nous avons fait le tour du monde à l’Union européenne, aux Nations Unies’’, indique-t-il.

Avant de poursuivre : ‘’Nous leur avons dit que l’ordre constitutionnel était rompu avant l’arrivée de la junte et que le coup d’Etat est un premier pas vers le retour à l’ordre constitutionnel. Donc, au lieu de sanctionner la Guinée, il faut aider les jeunes (militaires). Nous ne l’avons pas fait parce que j’ai récupéré mon passeport, que les bureaux et le siège de l’UFDG ont été libérés. Nous l’avons fait parce que le discours de prise du pouvoir était rassurant’’.

L’ancien Premier ministre estime que ‘’certains pensaient même que l’UFDG qui a rédigé le discours de prise du pouvoir. Mais ce n’est pas nous. Ils ont dit qu’ils vont lutter contre le piétinement des droits des citoyens, qu’ils vont rendre le pouvoir à celui que le peuple aura choisi. Ça mérite d’être applaudi. Nous avons applaudi et soutenu cela. Certains nous ont demandé pourquoi on a applaudi ce coup d’Etat. Mais pour nous, il y avait déjà eu un coup d’Etat constitutionnel. On ne pouvait pas de ne pas soutenir un coup d’Etat libérateur’’.

Dalein fait remarquer que ‘’le discours du 5 septembre annonçait un changement profond. Donc, on s’est convertis en partenaires pour soutenir la junte. Mais lorsqu’on a vu que les discours et actes posés n’allaient pas le même sens, on ne s’est pas privés de rappeler gentiment cela à la junte’’.

Il note que ‘’bientôt 15 mois que la junte a pris le pouvoir, mais il n’y a aucun acte qui concourt au retour à l’ordre constitutionnel. on a fait des assises et concertations où on invite tout le monde pour de grandes messes. Nous avons dit d’aller à un dialogue structuré. Sous Alpha Condé, on a assisté à au moins quatre dialogues. Toute l’opposition républicaine était représentée autour de la table par quatre personnes, la mouvance aussi’’.

A la junte, il apprend que ‘’nous ne pouvons pas discuter avec 180 partis autour de la table. Nous voulons un dialogue structuré. Compte tenu de la crise de confiance qui existe en Guinée, faisons venir un médiateur de la Cedeao pour qu’il nous aide à aplanir nos divergences. On était à un moment où on dit que les leaders politiques ont un agenda caché. Les leaders à leur tour soupçonnent la junte d’avoir un agenda caché pour ne pas quitter le pouvoir’’.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

00224 622 98 97 11/boussouriou.bah@visionguinee.info