[dropcap]L[/dropcap]a compagnie Rio Tinto a décidé de la suppression de quelque 800 postes en Guinée. Le responsable des ressources humaines de cette société aurait informé les employés de ce projet de licenciement massif.

Selon la BBC qui rapporte l’information, la direction a aussi décidé d’une réduction drastique du flux des biens et services : nourriture, déplacement, logement et autres commodités ont été ramenés au strict minimum.

Interrogé sur la décision de Rio Tinto de mettre à la porte quelque 800 employés, l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo a estimé que le président Alpha Condé n’a pas mis en œuvre des politiques susceptibles de rassurer les investisseurs étrangers.

‘’Pendant la campagne, on entendait Alpha Condé avec ses slogans ‘le progrès en marche’, ou encore ‘Alpha le bâtisseur’. Aujourd’hui nous sommes dans quelle situation ? Les entreprises ferment parce qu’il n’y a pas la confiance”, explique Cellou Dalein Diallo. “Il nous a dit ici que depuis l’indépendance, aucune tonne de fer n’a été exploitée et qu’il va régler ça. Malheureusement, il n’a pas mis en œuvre des politiques susceptibles de rassurer les investisseurs’’.

Pourtant, analyse le chef de file de l’opposition, ‘’il a pris le pouvoir au moment où la Guinée a été convoitée par tout le monde. Le minerai de fer était convoité par toutes les multinationales comme BHP Billiton, VALE, Rio Tinto. Tout le monde avait un projet et était prêt à financer. Alpha Condé a dit que ceux-là sont des corrompus et qu’il veut un partenariat gagnant-gagnant. Il a commencé à modifier le code foncier et à signer des conventions’’.

Du temps perdu

Pour Cellou Dalein Diallo, dès son arrivée au pouvoir, le président Alpha Condé voulait ‘’régler des comptes’’. Or, enseigne-t-il, ‘’il a oublié que l’économie a un cycle. Nous étions au top du prix du fer, la tonne de fer était à 135 dollars, aujourd’hui elle est à 45. Il fallait savoir que c’est un cycle. Il fallait se dépêcher pour fixer ces investissements qui venaient vers notre pays’’.

L’ancien Premier ministre indique qu’au lieu de saisir des opportunités, “Alpha Condé a exigé dans les négociations que la Guinée acquiert 51% dans toutes les infrastructures qui seront créées dans le cadre de l’exploitation de nos mines et que le gouvernement guinéen soit propriétaire à 35%. Des choses qui ne sont pas adaptées’’.

Ce qui l’amène à dire qu’“on a perdu de temps dans des négociations inutiles et chassé tout le monde. La seule société qui était restée était Rio Tinto. BHP Billiton avait rendu en franc symbolique son permis, VALE est partie’’.

800 postes de moins à Rio Tinto

Pour éviter d’en arriver là, Cellou Dalein Diallo pense que le pouvoir aurait dû convaincre les investisseurs. ‘’Il fallait faire preuve de pragmatisme et négocier. Le monde est fait comme ça. Je ne dis qu’il faut se plier, renoncer aux intérêts du pays mais il faut négocier avec beaucoup de fermeté’’, suggère le chef de file de l’opposition.

La suppression de quelque 800 postes à Tinto Tinto est un coup dur pour l’économie guinéenne, fait remarquer l’ancien Premier ministre. “Rio Tinto, qui était restée, a aussi décidé de fermer pratiquement tous ses bureaux, de renvoyer presque tout le monde. Alors qu’on s’attendait à 450.000 emplois, aujourd’hui les 800 qu’on avait acquis, on va les perdre. Tous les sous-traitants, les gens qui avaient loué les bureaux, des prestations diverses, tout sera résilié. Ce sont des pertes pour notre économie, parce que la gouvernance n’est pas bonne”, conclut la figure de proue de l’opposition.

Boussouriou Doumba, pour VisionGuinee.Info

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