[dropcap]A[/dropcap] New York où il a été invité sur le plateau de Star Vision, la figure de proue de l’opposition, Cellou Diallo, a été interpellé sur son soutien au référendum constitution de 2000 qui a permis au général Lansana Conté de s’éterniser au pouvoir.

L’ancien Premier ministre assure que le troisième mandat est une question d’actualité qui mobilise aujourd’hui tout le peuple de Guinée. ‘’Pourquoi avoir soutenu une mobilisation de la constitution en faveur de Lansana Conté et condamner aujourd’hui une modification de la constitution en faveur d’Alpha Condé ?’’, se demande-t-il.

‘’Il faut faire un peu d’histoire. En septembre 2000, la Guinée a fait l’objet d’une agression à ses frontières. L’intégrité territoriale a été menacée. D’ailleurs, les auteurs de cette agression existent aujourd’hui. Tout le monde sait où ils sont. Beaucoup de nos préfectures frontières ont été occupées’’, argumente le principal challenger d’Alpha Condé.

A l’époque, rembobine-t-il, ‘’grâce au génie militaire du général Lansana Conté qui était aussi président de la République, nous avons pu sauver l’intégrité territoriale, repoussé la rébellion. Grâce à cet homme, nous avons pu préserver la paix et l’unité de la Guinée’’.

Et selon Dalein, ‘’alors que les rebelles étaient encore dans les pays frontaliers, le dernier mandat du président Conté est arrivé à échéance. Il y a des gens qui ont estimé qu’il fallait que ce général qui avait sauvé l’intégrité territoriale de la Guinée reste là jusqu’à ce que les menaces soient complètement éliminées’’.

Il assure que le troisième mandat du général Conté se justifiait. Parce que, s’efforce-t-il de convaincre, ‘’il y avait des menaces et risques sur l’unité et la paix dans ce pays. On a estimé qu’il fallait que ce général qui a pu épargner la Guinée de l’occupation étrangère, du désordre, reste [au pouvoir]. C’est dans ce contexte que j’ai soutenu cette initiative’’.

Aujourd’hui, enchaine-t-il, ‘’nous avons besoin d’asseoir une démocratie qui puisse permettre  une alternance, qu’on n’attende pas la mort du chef de l’Etat ou d’un coup d’Etat pour changer de régime. Il faut que les présidences à vie’’.

‘’Nous sommes dans un environnement où en Afrique de l’Ouest, il n’y a pas un pays qui n’a pas la limitation du nombre de mandats. Ce n’est pas le moment pour la Guinée de reculer, de revenir dans les présidences à vie qui sont devenues des souvenirs dans la sous-région ouest-africaine’’, tranche l’ancien Premier ministre qui se considère comme l’un des farouches opposants au maintenir d’Alpha Condé à Sékhoutouréyah au-delà de 2020.