[dropcap]L[/dropcap]a marche de l’opposition lundi 13 avril a été émaillée de violences. Selon un bilan fourni par les opposants au régime du président Alpha Condé, au moins trois personnes ont été tuées par balles durant la manifestation, une cinquantaine de blessés et près d’une centaine d’arrestations.
Dans un entretien accordé à la Voix de l’Amérique, le président Alpha Condé a démenti l’usage d’armes à feu par les agents de sécurité lors du maintien de l’ordre. ‘’La gendarmerie et la police n’ont que des armes non-létales, du gaz lacrymogène. Par contre, affirme le chef de l’Etat, des civils tirent sur les gendarmes avec des fusils de chasse’’.
Pour Cellou Dalein Diallo, le président de la République, avant de s’exprimer, aurait demandé à l’hôpital de faire un rapport. ‘’On aurait au moins compris que les policiers ont fait usage de leurs armes à feu’’, a déclaré l’ancien premier ministre lors d’une visite dimanche à l’hôpital Donka.
‘’J’ai vu un jeune blessé. Il m’a dit que jusqu’à ma mort, quelque soit ce qui m’arrive, je serai avec toi (Dalein). Mes larmes ont coulé’’, a-t-il précisé à la presse présente sur les lieux.
‘’Tous les jeunes, sur qui on a tirés à balles réelles, nous ont dit qu’ils vont répondre à l’appel de l’opposition malgré les blessures et la répression, je condamne une fois de plus l’usage des armes à feu’’, a poursuivi le chef de file de l’opposition qui rappelle au passage que ‘’quelque soit le crime commis par un citoyen, il ne peut être condamné à mort que par un tribunal’’.
‘’Malheureusement, s’indigne Dalein, M. Alpha Condé à l’extérieur dit que les policiers n’ont pas fait usage de leurs armes à feu. Le président de la République ne dit pas la vérité, c’est vraiment dommage. Car c’est une violation flagrante de la loi’’, a-t-il conclu avant de se rendre à Bambeto aux funérailles de Thierno Souleymane Bah, manifestant tué par balle lors de la marche de l’opposition.
Aissatou Diallo, pour VisionGuinee.Info