[dropcap]L[/dropcap]e député de la majorité Amadou Damaro Camara a révélé le contenu d’un entretien qu’il a eu avec le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo à la suite de la reprise des manifestations de l’opposition.
Le patron du groupe parlementaire RPG Arc-en-ciel dit être surpris de voir à nouveau les adversaires d’Alpha Condé dans la rue. Avant la marche de l’opposition, l’honorable Damaro Camara rappelle avoir pris son bâton de pèlerin pour comprendre les préoccupations des opposants.
“Le 20 juillet, l’opposition a menacé de marcher le 4 août. J’étais surpris comme beaucoup d’entre vous. Je suis allé voir le chef de file de l’opposition pour lui demander les raisons de la marche. J’avoue qu’on ne m’a pas donné des raisons qui puissent emmener des guinéens dans la rue. Le 22 juillet, Cellou Dalein Daillo a bougé pour Philadelphie et moi le lendemain”, explique-t-il en langue locale malinké.
Et d’ajouter : “Quand nous nous sommes rencontrés [en Philadelphie], je rappelle que nous étions les deux invités à la convention des démocrates, nous avons parlé encore à l’hôtel, je lui ai dit ce que je pensais. La Guinée depuis 1958 n’a pas eu de transition pacifique. Après le président Sékou Touré, il y a eu un coup d’Etat. Après le général Lansana Conté, il y a eu un autre coup d’Etat”.
Tirant les leçons de tous ces coups d’Etat, indique-t-il, “je lui ai dit de faire attention parce qu’il a été candidat deux fois à la présidentielle. Il y a une évidence qu’il soit président un jour. S’il doit l’être, ce serait après 2020 et c’est impossible avant 2020, mais j’ai compris qu’il est trop pressé. Quand tu épouses une femme, tu t’attends à un enfant après neuf mois. Mais si tu dis que tu veux avoir un enfant avant cinq mois, tu devras épouser alors une femme en état de famille”.
Le député Damaro Camara se dit préoccupé par les discours des différents leaders de l’opposition. Il demande à Cellou Dalein Diallo d’œuvrer dans le sens d’accéder au pouvoir par les urnes. “Quand ils ont dit qu’ils vont manifester le 4 août, la première déclaration était que le chef de l’Etat quitte au pouvoir. Quelques jours après, la deuxième déclaration a été faite par Ousmane Gaoual Diallo. Ce dernier a dit que le président Alpha Condé est un criminel ambulant”, relate ce cadre du parti au pouvoir.
La troisième déclaration, dit-il, c’est celle de Cellou Dalein Diallo qui a affirmé que “des caciques du RPG ont dit de l’assassiner, d’organiser les obsèques pour lui, mais quand on lui a demandé s’il détenait la preuve, il a répondu non et qu’il lui a été dit d’être prudent. Mouctar Diallo des NFD a aussi dit que le chef de l’Etat doit démissionner. Donc, j’ai dit à Cellou qu’ensemble de tout faire pour que le président de la République soit issu d’un vote sinon son rêve d’être président deviendrait des cauchemars”.
Aissatou Diallo, pour VisionGuinee.Info
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