Dansa Kourouma annonce que d’ici fin septembre 2023, la Guinée disposera de la première mouture de la nouvelle constitution
L’adoption d’une nouvelle Constitution représente une réforme majeure au menu de la Transition, requérant un large consensus à la fois au sein de la population et des différentes sensibilités politiques. Les autorités guinéennes l’ont bien compris et tentent de fédérer la classe politique autour de cet enjeu majeur de la future gouvernance du pays.
Le Président du Conseil National de Transition, Dr Dansa Kourouma, est formel : la nouvelle Constitution, que le peuple guinéen aura à adopter, sera celle que toutes les sensibilités guinéennes auront conçue. Et pour cause, le patron du CNT, au micro de TV5 Monde, donne des garanties solides quant à l’inclusivité totale que revêtira le processus d’élaboration de la prochaine loi fondamentale du pays.
Le Président de l’organe législatif de la Transition, maître d’œuvre de ce processus, répondait aux préoccupations relatives à l’impact, sur la future mouture constitutionnelle, du fait de l’absence, lors des débats d’orientation, de certains acteurs de l’échiquier politique guinéen. Ces concertations avaient été organisées par les Conseillers nationaux, afin de recueillir les attentes des diverses sensibilités politiques, associatives et du pays profond autour des enjeux de gouvernance inhérents à la future loi fondamentale.
L’organe législatif de la Transition est en effet la cheville ouvrière de l’élaboration de la future Constitution guinéenne.
Surmonter les réticences
De fait, comme dans nombre de pays actuellement sous Transition après la rupture de l’ordre constitutionnel, la Guinée n’échappe pas aux contradictions entre pouvoir transitoire et nombre d’acteurs du landerneau politique local, s’estimant exclus des organes de gouvernance ou opposés aux orientations engagées pour conduire vers la restitution de la gestion publique à un pouvoir élu. Les réserves observées pourraient-elles être de nature à entacher la démarche, voire la recherche de large adhésion possible des sensibilités politiques guinéennes aux réformes engagées par la direction actuelle du pays ? L’enjeu d’une Transition est certainement l’élargissement, autant que possible, de la légitimité populaire des actions de refondation posées au nom et pour le compte du peuple.
La volonté de doter le pays d’une nouvelle Constitution est un moment privilégié, pour les autorités de la Transition, de manifester leur volonté d’inclusivité de la gouvernance transitoire, en fédérant les sensibilités autour d’une réforme majeure dont les enjeux débordent les clivages des différentes opinions sur l’échiquier politique local. Ce qui explique qu’en dépit des frustrations manifestes, des efforts sont constamment déployés pour surmonter les réticences et réduire les contradictions.
Un processus inclusif
« Nous irons jusqu’au bout de l’inclusivité dans l’élaboration de la nouvelle Constitution », s’est fermement engagé Dr Dansa Kourouma, qui précise qu’en dehors du récent débat d’orientation constitutionnelle, d’autres étapes importantes ont été franchies avec la participation de larges franges des sensibilités nationales.
Le Président du Conseil national de la Transition rappelle ainsi que son institution avait au préalable organisé un « Symposium international sur le constitutionnalisme en Guinée », ayant permis « de rassembler des experts africains autour de leurs homologues guinéens du milieu universitaire pour définir les meilleures orientations possibles » de la future loi fondamentale. Par ailleurs, lors du « débat d’orientation constitutionnelle, les douze (12) familles d’acteurs politiques conviées ont répondu à l’invitation, hormis quelques acteurs », a poursuivi le patron de l’organe législatif de la Transition guinéenne.
A cet effet, les dispositions ont été prises, pour préparer les uns et les autres à mieux prendre connaissance des enjeux, car en mai dernier les invitations de participation ont été adressées aux acteurs une vingtaine de jours avant les débats tout en leur transmettant « les documents d’orientations et de cadrage nécessaires pour qu’ils apportent leurs contributions à cette étape importante du processus d’élaboration de la nouvelle Constitution », a tenu à préciser Dr Dansa Kourouma.
« La volonté des autorités d’associer tous les acteurs de la vie nationale, à la définition des orientations de la nouvelle Constitution, est sans commune mesure », a ainsi assuré le Président du CNT.
Il estime en effet que l’heure exige que les acteurs se retrouvent autour de ce qui est commun à tous, c’est-à-dire le pays. Le processus d’élaboration en cours ne devrait donc pas entraîner rupture et déchirements, comme le craignent certains observateurs. C’est plutôt une opportunité offerte aux acteurs guinéens de « quitter (enfin) la démocratie conflictuelle pour une démocratie consensuelle », croit fermement Dr Dansa Kourouma.
Le Président du CNT mit à profit d’autres tribunes pour s’appesantir sur nombre de questions, requérant la nécessité pour les forces guinéennes de trouver en elles-mêmes les ressources nécessaires afin de parvenir à un résultat expurgé de toute interférence extérieure. Dr Dansa Kourouma a promis qu’au plus tard, en fin septembre prochain, la République de Guinée pourra disposer de la première mouture de sa future constitution.
Cellule de communication du CNT