[dropcap]L[/dropcap]es maternités des hôpitaux Ignace Deen et Donka focalisent la totalité de l’actualité cette semaine. La nouvelle de la mort d’une femme qui venait d’accoucher à même le sol à la maternité de Donka s’est propagée comme une trainée de poudre dans la cité.
Le drame est survenu dans la nuit du vendredi à samedi dernier, aux environs de 2 heures du matin. ‘’La femme a remarqué les prémices de l’accouchement. Arrivés à Ignace Deen, la sage-femme de garde a commencé à nous poser toute une batterie de questions. Ils nous ont fait un simulacre de consultation en disant que le bébé est gros et qu’il ne respirait pas. Surtout que le bloc opératoire n’est pas prêt pour un accouchement à la césarienne’’, se souvient Aboubacar Camara, mari de Salématou Camara, la défunte.
‘’A Donka aussi, c’est comme si on trouvait les mêmes personnes avec les mêmes arguments’’, relate le veuf. ‘’Ma femme a demandé à se mettre en l’aise. A son retour, elle était fatiguée et a accouché à même le sol pendant une vingtaine de minutes’’, précise M. Camara qui s’exprimait sur la Radio nationale.
‘’Après l’accouchement, l’équipe de garde n’avait pas d’autres alternatives, affirme-t-il. Elle nous a aidés à réanimer le bébé’’. Pendant ce temps, la mère de l’enfant faisait un début d’hémorragie, selon son époux. ‘’C’est après qu’elle ait perdu son sang pendant près deux heures qu’ils nous ont demandé de trouver du sang pour elle’’, déplore-t-il.
A la maternité de Donka, ‘’on m’avait demandé 150.000 Francs Guinéens. Quand ils ont compris que ma femme allait décéder, ils m’ont rendu le montant en me demandant d’aller acheter du sang’’.
Même si des sanctions administratives sont tombées, l’époux de la victime a porté plainte contre les équipes de garde des deux hôpitaux pour non assistance en personne à danger.
Mariam CISSE, pour VisionGuinee.Info