[dropcap]L’[/dropcap]ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée assure qu’il est conscient que le décès de M’Mah Sylla, violé par des médecins à Conakry, ait suscité de l’indignation dans l’opinion. Maitre Mohamed Traoré pense qu’il faut donner le temps nécessaire à la justice de faire son travail afin que les véritables coupables soient punis.

Cet avocat note que le décès de M’Mah Sylla, samedi dernier, à Tunis après sa mésaventure à Conakry, continue de susciter une vague d’indignations dans notre pays. ‘’Le cas M’Mah Sylla a choqué tout le monde. Mais il y a un temps pour l’émotion, la consternation et la colère et un temps pour la raison et la sérénité’’, indique Mohamed Traoré.

Cependant, souhaite-t-il, ‘’dès lors que la justice est saisie, il faut lui laisser le temps de faire son travail sans aucune forme de pression ni de la part du gouvernement, ni de la part de l’opinion publique. Le parquet du Tribunal de première instance de Mafanco est dans son rôle, en publiant un communiqué relatif à l’état de la procédure’’.

‘’C’est la loi (le Code de procédure pénale) qui lui en donne le pouvoir. Mais le gouvernement doit faire preuve de circonspection en évitant de donner l’impression qu’il s’immisce dans une procédure judiciaire contrairement à l’engagement du Colonel Mamadi Doumbouya de faire de la justice la boussole qui va guider tout le monde’’, ajoute-t-il.

L’homme en robe noire assure que la demande pressante de l’opinion ne doit nullement influencer la décision de la justice dans cette affaire de M’Mah Sylla.

‘’Suite à une infraction comme celles reprochées aux personnes détenues dans l’affaire M’Mah Sylla, l’opinion est choquée et indignée ; elle crie vengeance et se fait une opinion arrêtée dont il est difficile de la défaire. En pareilles circonstances, le travail des juges est très délicat car ils sont écartelés entre le souci de respecter leur serment et la volonté de satisfaire l’opinion publique’’,  prévient Me Traoré.

Le praticien du droit pense qu’autant, ‘’il faut se battre pour que les coupables soient punis, autant il faut œuvrer à ce qu’un innocent ne soit pas condamné. Car la condamnation d’un innocent signifie que le véritable coupable est en liberté, court toujours et risque de faire d’autres victimes. La victime de son crime n’aura donc pas obtenu justice’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info

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