[dropcap]A[/dropcap]lors que des occupants de Dar-es-salam cherchent à amasser leurs affaires, les bulldozers poursuivent la démolition de maisons bâties près de la décharge. Plusieurs fois reportée, l’opération est entrée dans sa phase d’exécution jeudi sous l’œil vigilant d’éléments des forces de défense et de sécurité déployés en masse dans la zone.

De nombreuses familles ont vu leurs maisons démolies. ‘’Je ne peux pas vous dire combien de fois mon cœur saigne. Je ne pouvais pas du tout croire que pendant le mois de Ramadan, on pouvait venir nous faire déguerpir’’, déclare Ibrahima Diallo, père de six enfants, désormais sans-abri.

‘’On savait qu’on allait quitter’’, avoue-t-il, ajoutant que ‘’dans un pays à majorité musulmane, on pouvait attendre jusqu’à la fin de ce mois saint. Nous avons tous nos enfants dehors, on ne sait quoi faire’’, assure le chef de famille.

Au milieu des décombres, des victimes ne cachent pas leur colère. Des slogans hostiles au gouvernement fusent de partout. ‘’Toute personne qui nous parlera de troisième mandat verra ce qu’on fera’’, prévient l’un des sinistrés, furax.

Les forces de l’ordre, face à la foule qui grandissait, a fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher tout attroupement sur le site.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info

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