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Délit de faciès, kidnapping et agression d’Abdoul Malick Diallo : Solidarité agissante de la presse…

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Malick[dropcap]L[/dropcap]e secrétaire général de votre semainier ‘Le Populaire’ et par ailleurs collaborateur du site Aminata.com a été la cible d’une pratique barbare de la part des agents des Forces spéciales de la Présidence de la République samedi 25 juin 2016.

Abdoul Malick Diallo, à qui il est reproché d’avoir photographie le président de la République sortant du siège du Rpg Arc-en-ciel, a été exproprié de la carte mémoire de sa caméra. Embarqué manu militari dans un Pick-up de cette unité de garde d’Alpha Condé, le journaliste est conduit à leur base de la Présidence où il est soumis à un interrogatoire. (Cf. Le Populaire n°515 du lundi 27 juin 2016, page 7).

Passé à tabac jusqu’à ce qu’évanouissement s’en suive, notre Abdoul Malick est enfin relaxé dans l’après-midi.

La nouvelle ne tarde pas. Grâce à la vigilance des journalistes et à la puissance de relais des médias nationaux et internationaux, le monde entier en est informé. Sites Internet, radios et télévisions libres portent au-devant de l’actualité le crime commis par les membres de la garde prétorienne du président Condé contre le journaliste. Puis, la presse imprimée appose son empreinte sur la bévue.

Les organisations professionnelles s’en font échos à leur tour.

L’Association guinéenne des  éditeurs de la presse Indépendante (AGEPI) et l’Association guinéenne de la  presse en ligne (AGUIPEL) publient une déclaration commune tout «en  s’insurgeant contre  la présence effective du président de la République au siège d’un parti politique, en   violation flagrante  des articles 38  et 45 de la Constitution» et affirmant «que les journalistes ne sauraient être des cibles dans leur quête quotidienne d’informations  crédibles et objectives sur le terrain et devraient, au contraire, bénéficier de la protection de tout le monde».

«Les deux associations prennent l’opinion nationale et internationale à témoin» (…) et disent se réserver « le droit de porter plainte contre X  pour destruction de matériels de travail, de coups et blessures volontaires contre un journaliste dans l’exercice de sa profession.»

Le soutien de la corporation fuse partout. Des organismes supranationaux montent au créneau à leur tour. Ils apportent un soutien indéfectible au journaliste et aux médias guinéens. «De tels actes de violence arbitraires envers les journalistes sont absolument intolérables, déclare Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué publié à cet effet. D’autant plus qu’ils accompagnent souvent d’une totale impunité. Nous demandons que les éléments de la garde présidentielle responsables de cette agression soient identifiés et sanctionnés

«Critiquer le président est passible de lourdes conséquences dans le pays», ajoute RSF qui rappelle que la Guinée occupe la 108ème place au Classement 2016 établi par cet organisme.

Cet élan de solidarité va droit au cœur à l’ensemble des membres du comité de rédaction du Populaire affecté par la bavure. «Nous remercions toutes et tous pour cette marque de confraternité face à la dérive totalitaire qui vient allonger la liste de celles déjà exercées sur les hommes de médias que nous sommes et dont le seul péché a été de courir derrière une information, réagit Mady Bangoura, le rédacteur en chef. Ces bavures d’un autre âge, loin de nous freiner dans notre option d’informer en temps réel et très objectivement l’opinion publique nationale et internationale, nous renforcent davantage dans notre élan à éclairer la religion des uns et des autres sur une situation quelconque.»

Même son de cloque chez le directeur de la publication. Diallo Alpha Abdoulaye se fait sien l’adage Peul qui enseigne que ‘‘seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin’’ pour remettre au goût du jour cette sagesse d’Antoine de Saint Exupéry selon laquelle «La grandeur d’un métier est avant tout d’unir les hommes».

Donc, sans unité d’actions entre les membres de la corporation, sans solidarité agissante des organismes de promotion des droits et libertés d’expression notre Malick serait seul au monde aujourd’hui.

La valeur d’un régime démocratique se mesurant par l’excellence de sa justice, Diallo et ses collègues en appellent à la poursuite de l’affaire jusqu’à ce que les autorités guinéennes «qui ne pipent mot depuis la survenue de cet acte barbare», sortent de leur mutisme et que justice soit rendue.

Par Aissatou Diallo (Le Populaire n°516 du lundi 4 juillet 2016)

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