L’arrestation d’Aliou Bah, président du parti MoDeL, pour offense au chef de l’Etat relance le débat sur la compatibilité de ce délit avec les principes d’une démocratie moderne. Maitre Mohamed Traoré estime que ce chef d’accusation est démodé dans un contexte où la Guinée aspire à consolider ses acquis démocratiques.

L’arrestation du leader du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) par les autorités militaires pour ‘’offense au chef de l’Etat’’ soulève de vives inquiétudes pour les défenseurs la liberté d’expression en Guinée. Nombreux observateurs perçoivent ce délit d’offense au chef de l’État comme un outil de répression politique afin de museler les opposants et les critiques.

Mohamed Traoré, avocat engagé dans la défense des acquis démocratiques et membre du Conseil national de la transition (CNT), souhaite la suppression du délit d’offense au chef de l’État afin de mieux garantir une plus grande liberté d’expression et de renforcer l’État de droit en Guinée.

‘’Vivement la suppression du délit d’offense au chef de l’État. C’est une infraction démodée dans un système qui se veut démocratique. Comment la liberté d’expression peut-il s’exercer si à chaque fois qu’un citoyen doit ouvrir la bouche, il a la hantise d’être poursuivi pour offense au chef de l’État. Cette infraction est encore plus anachronique quand il s’agit d’un opposant’’, indique-t-il.

Il rappelle que l’avant-projet de la nouvelle Constitution garantit le droit des partis politiques de s’opposer pacifiquement au gouvernement. ‘’L’avant-projet de constitution dispose en son article 5 al. 5 : ‘L’État garantit le droit des partis politiques de s’opposer pacifiquement par les voies légales, à l’action du Gouvernement et de proposer des solutions alternatives’’’, fait savoir Me Traoré.

Or, poursuit ce membre du Conseil national de la transition, ‘’le droit de s’opposer sous-entend aussi le droit de critiquer, même si les critiques ne plaisent pas ou blessent’’.

Pathé BAH, pour VisionGuinee. Info

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