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Démissionner ou rester : Khalifa Gassama Diaby, le grand dilemme

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[dropcap]L[/dropcap]a deuxième édition de la Semaine Nationale de la Citoyenneté et de la Paix  a pris fin le mardi 07 novembre 2017, par une frustration générale de l’opinion et une  saine colère du ministre de l’Unité Nationale et de la Citoyenneté, organisateur de l’événement.

Ce, malgré la grande mobilisation de la population guinéenne au palais du peuple de Conakry. A la surprise générale, l’ensemble des membres du gouvernement ont boudé la cérémonie de clôture.

Une absence qui n’a pas été du goût du ministre organisateur. Khalifa Gassama Diaby a dit son indignation, sa déception suite à cet acte de ses collègues du gouvernement, et a annoncé dans la foulée qu’il n’organisera pas la troisième édition de la SENACIP.

Après  cette sortie aux senteurs de divorce latent entre le ministre et ses  collègues du gouvernement, les avis fusent au sein de l’opinion : rester ou partir. En effet, d’aucuns pensent déjà que le ministre devrait tirer les conséquences et démissionner, d’autres estiment qu’il doit rester et continuer sa lutte au sein du gouvernement coiffé par Mamady Youla. Ce, malgré toutes les difficultés rencontrées et les manœuvres subies.

Le souhait des admirateurs et l’envie des détracteurs (adversaires).

 

Dans la configuration actuelle de la Guinée, il est très difficile pour un ministre ou leader de prendre une décision. Car aucun outil de sondage n’est disponible pour permettre à la personne concernée d’avoir l’avis de l’opinion avant toute décision.

Voilà pourquoi la seule possibilité qui s’offre à lui, est de se référer à son instinct ou sa conviction. Chose malaisée car entraînant inévitablement une incompréhension de la part de l’opinion publique.

Il faut le rappeler que suite aux événements survenus lors de ladite cérémonie, une forte indignation populaire a vu le jour face à l’attitude digne de Judas des membres du gouvernement, créant  un soutien  massif du peuple et des citoyens à son endroit et faisant de lui un  combattant pour la paix, la nation et la justice en Guinée.

Il apparaît clairement que le  ministre Gassama Diaby doit faire face à un terrible dilemme : partir ou rester.

Théodore Jouffroy le rappelait naguère : « faut donc choisir de deux choses l’une : ou souffrir pour se développer, ou ne pas se développer, pour ne pas souffrir. Voilà l’alternative de la vie, voilà le dilemme de la condition terrestre ». Cette réflexion  dresse l’échiquier sur lequel le  ministre Gassama Diaby doit jouer le jeu du « choix ». Bien qu’il soit difficile, il reste indispensable.

Rester dans le gouvernement Youla, défendre ses convictions, ses valeurs dans l’intérêt de la Guinée.  Par la même, s’opposer à certaines tentatives, décisions, à des choix au sein de l’équipe en suscitant le débat et en empêchant des combines entre collègues, tout en jouant le rôle de sentinelle démocratique pour le peuple.

Car selon plusieurs indiscrétions, Gassama Diaby et (la ministre du plan Mama Kany Diallo ) sont les seuls membres de l’équipe gouvernementale qui s’opposent souvent à certaines décisions velléitaires du gouvernement en matière de respect des droits et libertés et de paix sociale dans le pays.   Par ailleurs, il apparaîtrait que  lors des discussions, le président de la République ferait passer leurs avis au détriment des autres. Une situation qui n’est  pas du goût de la plupart de ses  collègues qui voient en lui une voix qu’il faut  taire et un obstacle qu’il faut éliminer.

Comme preuve, durant les deux éditions de la SENACIP, les membres du gouvernement Youla  n’ont pas participé entièrement aux activités prévues. Ils créèrent  toutes les conditions pour favoriser l’échec des activités, mais finalement leurs actes se transformèrent en opportunité pour le ministre Gassama Diaby pour relever et gagner les défis qui étaient les siens

Pour rappel, la tenue des deux éditions de la SENACIP a toujours été incertaine jusqu’à moins de deux  semaines de l’événement. Le ministère fut confronté aux problèmes budgétaires et de décaissement de celui-ci. C’est finalement  à quelques jours du début de l’événement  que l’argent sera débloqué.

Mais cela n’a pas empêché le succès des deux éditions. Et cette deuxième édition de l’avis de tous fut encore plus réussie que la première, avec un engagement et un engouement populaires.

Puisque c’est la seule activité d’envergure nationale qui rassemble toutes les composantes de la nation, le ministre Gassama Diaby a eu cette chance d’être accompagné et soutenu par tous sans distinction. Cette unanimité autour de sa personne crée forcément de l’animosité et de la jalousie chez certaines personnes qui font tout pour le pousser vers la sortie et ce pour des considérations personnelles caractérisées par  des manœuvres souterraines. Par ailleurs, maintes actes de sabotages et d’humiliations, soit pour empêcher la tenue de l’événement  soit pour minimiser sa réussite, furent tentés mais en vain.

L’on se rappelle qu’au  cours même de la semaine nationale  de la citoyenneté l’ancien ministre Alpha Ibrahima Keïra (membre de la mouvance) s’attaquait à l’homme. Des accusations qui auraient pu être fondées  si ce dernier n’était pas  connu pour son passé sombre, mais aussi le rôle déterminant  qu’il joue actuellement pour opposer les guinéens :  prêt à saboter tous les actes qui rapprochent et unissent les guinéens.

Rappelons-le, il fut cet homme qui a insulté toute la magistrature guinéenne.  Aujourd’hui, il est prompt, étonnamment,  à donner des leçons de légalité aux citoyens guinéens dans le seul but de mettre à mal  un projet qui est désormais installé dans le cœur des guinéens de tout bord et qui a besoin d’être soutenu et accompagné par tous ceux qui veulent que ce pays change.

Voilà que des gens qui ne partagent pas les mêmes valeurs que lui pour la Guinée  (droits de l’homme, état de droit, nation, civisme, justice, liberté ) et qui ne supportent pas son indépendance d’esprit et ses forces de conviction, attendent de voir avec plaisir le ministre jeter l’éponge et quitter le navire gouvernemental.

Toutes ces manœuvres furent une aubaine pour les organisateurs de la SENACIP, car les différentes associations presse, l’engagement des jeunes et des volontaires de tout bord ont comblé avec succès ce vide. Durant toute la semaine, l’actualité de tous les médias audiovisuels et en ligne était consacrée à l’activité. Cela  malgré les perturbations qu’il y a eu suite à  des décisions que d’aucuns estimaient être orchestrées pour saper  la SENACIP. Mais il n’y a pas eu péril  en la demeure…

Que dire de l’absence des membres du gouvernement  pour dit-on conseil des ministres ?

À cet argumentaire, les observateurs dénoncent unanimement un acte de sabotage contre-productif. Puisqu’on sait que c’est le conseil interministériel qui précède le conseil ministériel. D’où le manque d’urgence pour la tenue d’un conseil interministériel.

En effet,  le président de la République  effectuait un  voyage le même jour rendant par la même la tenue d’un conseil des ministres impossible car nécessitant la présence du chef de l’Etat.

Donc nous pouvons estimer que cette fois-ci le sabotage a été savamment et sciemment orchestré.

Le Gouvernement par cette attitude (sa politique de la chaise vide) expose au grand jour ses manœuvres contre le ministre Gassama et son refus de le soutenir dans des projets qu’il porte avec crédibilité et succès, semble-t-il, à cause de son franc-parler, sa popularité chez les guinéens, ainsi que les principes qu’il défend avec audace et neutralité.

Par ce même coup, le gouvernement vient octroyer indiscutablement au grand jour à Gassama Diaby  le palme de sa crédibilité et sa popularité ultime.

L’argument du conseil interministériel ne convainc guère

Pour preuve, lors de la première édition en novembre 2016, le 1er novembre était un mardi, il n’y a pas eu de conseil interministériel. Et la clôture aussi fut faite le mardi d’après sous la présidence du chef de l’état, là non plus il n’y a pas eu de conseil interministériel.

Rien de plus normal. Car il faut encore le rappeler,  » la Senacip est une loi dont le respect s’impose à tous, en premier lieu le gouvernement.

Par conséquent, en tant que loi, elle est au-dessus de l’exécutif, donc du conseil interministériel qui doit pouvoir être reporté pour la Senacip.

C’est pourquoi,  les tentatives infructueuses de justifications d’un gouvernement qui boycotte sa propre loi ne convainc personne.

Parce que les dates de la Senacip (lancement et clôture) sont fixées par la loi, elles ne peuvent être logiquement reportées au profit du conseil interministériel, ni même ministériel.

La bourde est énorme et la sanction de l’opinion est unanime. C’est pourquoi d’ailleurs certains pensent que le Ministre doit partir.

Rester, c’est sombrer avec eux alors qu’il mérite mieux. C’est un vrai modèle il doit se protéger. Les guinéens doivent protéger ce ministre parce que son engagement pour que le pays soit démocratique, uni et en paix est sans conteste. C’est un patriote. Rester dans ce système est un danger pour lui. Il est temps pour lui de se méfier de ceux qui sont capables de le piéger de la sorte, en tentant de l’humilier et de le saboter. Disent à l’unisson la plus part de nos concitoyens et observateurs.

Cette volonté de l’humilier et de le piéger de la part de ce système, est claire et nette.  Il est victime de jalousies et de haines, et ils ne s’arrêteront jamais. Sa voix et ses principes dérangent. Il est dans un panier à crabes qui ne lui fera aucun cadeau,  à ses risques et périls. ..

Mais il faut aussi comprendre que partir serait une façon d’étaler un tapis rouge pour ses adversaires et les faucons. Pourquoi doit-il rester ?

En démissionnant, il abandonne le peuple et toute cette jeunesse qui le soutien et le prend pour modèle.

C’est le meilleur, s’il part il donne raison aux mauvais. Il doit se battre pour son pays, c’est son devoir, le peuple est avec lui. Ça c’est clair qu’en étant au sein du système, il pourra mieux mener la lutte et se faire entendre quelques fois.

En partant, il fait un illégitime cadeau à ceux qui veulent le faire partir de ce gouvernement depuis toujours.

Il doit rester parce qu’il doit cela à son pays à cette nation dont il rêve tant. Et pour cela, il ne doit pas abandonner, il doit résister et se battre pour son pays. Sa voix interne et externe permettent d’empêcher les faucons de gagner la bataille de la radicalisation et de la démagogie.

« Sans Gassama dans ce système, on aurait connu de graves situations. Grâce à la confiance et au respect du Président, ses positions permettent parfois de contrecarrer des solutions mauvaises et des options dangereuses pour le pays, sur les questions de liberté, de nation et de paix  », nous confiera un ancien ministre du gouvernement.

A entendre les commentaires des participants à la clôture de la Senacip, l’on comprend qu’il mène un combat difficile. S’il abandonne, les mauvais garderont le pouvoir dans ce pays contre l’intérêt du peuple.

« L’indignation généralisée des guinéens face au comportement enfantin et méchant du gouvernement est un avertissement à ce gouvernement et un soutien net au ministre Gassama et à ses combats pour la nation et la paix dans notre pays ».

Le seul projet du gouvernement qui fait l’unanimité et qui suscite un véritable engouement populaire va-t-il s’arrêter en si bon chemin, surtout après un tel succès ? 

La question reste posée car l’homme en colère qui se mire dans le silence après sa retentissante déclaration au palais du peuple,…..que la majorité des guinéens trouvent compréhensive et légitime, fait face aujourd’hui à un dilemme compliqué, rester ou partir.

Quel que soit son choix, nul doute que l’audacieux ancien ministre des droits de l’homme,  ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté depuis 2016, est rentré dans l’histoire de ce pays, à cause de son engagement patriotique et démocratique reconnu par tous.

Mais il lui faut trancher, rester ou partir,  telle est la difficile équation qui s’impose à lui. On le dit prêt à quitter le pays, reviendra-t-il de sitôt? Prendra-t-il sa décision avant de partir, après son retour ou de l’étranger?

Nul en dehors de Gasama Diaby lui-même,  ne peut répondre à ces questions.

L’inquiétude se lit sur le visage de ses cadres au retour de missions dans les 33 préfectures de notre pays, la déception aussi face au traitement fait à leur ministre.

Et comme le confesse un de ses cadres, « il n’est pas surpris de ce qui s’est passé, mais mon ministre est un intellectuel humaniste, qui croit toujours à la rédemption positive. C’est sa naïveté dans ce pays, quant à la capacité des guinéens à préserver dans le mal et la destruction, avec un certain plaisir étonnant ».

Pour cet intellectuel qui a accepté de faire des conférences de sensibilisation dans les collèges et les lycées lors de la Senacip,  « tout homme a le droit de défendre son honneur et sa dignité, Gassama a eu une attitude légitime au palais. On l’a saboté  et après l’on a  voulu l’humilier. J’aurai réagi de la même façon que lui et peut être même plus. Ce sont ceux qui ne sont pas venus au palais à la clôture et qui ont dès le début voulu saboter ce projet d’importance fondamentale pour le pays,  qui ont manqué de respect au peuple et ont humilié notre pays devant les diplomates. Un seul et unique responsable de tout  ça, le gouvernement et leurs petits jeux malsains pour le pays ».

Avant d’ajouter que pour lui, « Gassama doit rester, il est guinéen comme eux, il doit résister à leurs intrigues, il a le soutien de la grande majorité des citoyens. Et ça c’est réconfortant pour lui. Cela n’est que justice. Vu les soutiens dont il bénéficie, je suis fier de cette jeunesse qui a montré qu’au-delà de nos différences, il faut reconnaître les talents, les modèles comme le ministre Gassama et les souvenirs dans leurs œuvres. Il faut que la jeunesse d’aujourd’hui résiste à la tentation de la politique, de l’ethnie et de l’argent ».

Quant à cette activiste de la société civile la réponse est simple, « trop c’est trop, Gassama doit partir, on ne reste pas avec les gens qui vous haïssent , on ne peut pas demander à ce monsieur de tout accepter et de tout supporter de la part des gens qui ne pensent qu’à eux-mêmes et non au pays ».

Pour ce leader politique, « la balle est dans le camp du Président de la République. Il doit sortir de ses ambiguïtés avec Gassama Diaby, soit il a confiance en lui et respecte son travail comme la grande majorité des guinéens, dans ce cas il doit réparer cette faute de son gouvernement et rendre justice à Gassama et même aux guinéens. Soit il croit comme la plupart de ses cadres qui l’entourent que son ministre est, à cause de ses positions morales et républicaines intransigeantes, avec l’opposition ou n’est pas suffisamment solidaire comme eux le souhaitent. Dans ce cas qu’il le sorte de son gouvernement.

Mais le Président ne peut pas vouloir de Gassama, profiter de sa crédibilité et de sa caution morale, et ne pas assumer le fait de le défendre et de le protéger contre toute cette adversité presque haineuse. Sauf si c’est lui-même qui organise et entretient tout ce que subit Gassama Diaby. Car « qui ne dit rien consent  »

En attendant, au Ministre de trancher, rester ou partir, à ses risques et périls. ..

Que Dieu sauve la Guinée!

Wait and See !

Abdoulaye Oumou SOW
Journaliste et Blogueur

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2 commentaires
  1. SORY dit

    Le Gouvernement à parfaitement raison de ne pas participer à ces conneries de citoyenneté . Les Guinéens les vraies sont unis !!! C’ est vous les soi-disant journalistes alimentaires et menteurs qui raconte des salades que les Guinéens ne s’entendent pas. Alors que dans la vraies vie, toutes les ethnies de la Guinée sont liés par alliance et sont des voisins.
    Donc en mot , si Kalifa veut démissionner ce son droit, mais , il n’est pas en phase de démission. Par contre c’est votre souhait qu’il démission….Et cela n’arrivera pas.

  2. david dit

    les guineens ne sont pas du tout divisés , ce sont les nains politiques qui veulent faire croire a la communauté internationale , que la guinee est en feu, que c est eux qui pourons eteindre ce feu ethnique. en realité les guineens sont tres soudés , ce sont les fameaux politiciens qui sont profondement divisés a cause du pouvoir. concernant le ministre gassama , je dirai qu il ne va jamais demissionné quiter le mangeoire pour se retourner dans la galere qu il vivait dans le passé

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