Alors que ses confrères de la défense posaient des questions au témoin à la barre dans le cadre du procès du 28 septembre, le conseil de l’ancien ministre de la santé a pris la parole pour formuler une demande. Maître Bomby Mara a exprimé le souhait de voir le juge Ibrahima Sory II Tounkara ordonner une expertise sur la santé mentale de Youssouf Touré alias Joli. 

L’avocat de Abdoulaye Chérif Diaby soulève des incohérences dans les dires de Youssouf Touré. Il souhaite que ‘’cette question technique soit réglée’’.

Maître Bomby Mara demande qu’un expert soit commis à la tâche pour examiner l’état de santé mentale de Youssouf Touré.

‘’Depuis le début de ses déclarations en passant par la séance des questions-réponses, Youssouf Touré est en train de vous présenter des incohérences inédites, des balivernes et propos sans intérêt, sans vérité au point d’être confus aujourd’hui non seulement pour l’opinion nationale mais aussi l’opinion internationale quant à la véracité de ses propos’’, argumente l’homme de droit pour justifier sa requête.

Parole au parquet

Amené à donner son avis sur la question, le parquet par la voix du procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, Algassimou Diallo a indiqué que ‘’cette demande est sans objet’’.

‘’Comme vous le rappelez à tout moment, les questions, c’est nous parties qui les posons mais les réponses sont au tribunal. Il aurait fallu à l’avocat concerné d’attendre lors de sa plaidoirie pour dire que tout ce que M. Youssouf Touré dit Joli a fait ici est sans objet. Mieux, M. le président, le témoin qui comparait n’a à date manifesté aucun signe de démence pour arriver à la conclusion que c’est un aliéné mental pour lequel votre juridiction devait commettre un expert à l’effet d’examiner son état psychique afin de voir la quintessence de ce qu’il nous dit par rapport aux faits pour lesquels les accusés comparaissent à la barre de votre tribunal’’, explique le procureur Diallo.

Il affirme que ‘’la question est sans objet et la conséquence que nous voulons que vous tirez, M. le président, c’est de rejeter purement et simplement et d’ordonner la continuation de la déposition du témoin qui comparait à la barre de votre tribunal’’.

Réaction de la partie civile

Pour son temps de parole, C’est Maître Alpha Amadou DS Bah qui s’est exprimé au nom de la partie civile. ‘’Je crois que la panique s’est emparée de la défense du colonel. Mais qu’à cela ne tienne, M. le président, l’article qu’il a cité est une faculté. Ça , c’est le premier point à relever’, fait-il savoir.

Deuxièmement, ajoute l’homme de droit, ‘’M. le président, de notre point de vue, ce monsieur n’a manifesté aucun trouble ici. Il n’a insulté personne, il ne s’est pas trompé de portes pour accéder à cette salle et c’est un père de famille. Dans son quartier il n’y a jamais eu un quelconque citoyen faisant état d’un trouble mental qu’il aurait manifesté. M. le président, on n’est en train de perdre du temps’’.

Pour Maitre DS Bah, ‘’parler d’incohérences peut-être, c’est à son niveau. Sinon, tout ce que M. Touré vient de déclarer ici a une cohérence certaine. Son récit ne souffre d’aucune ambiguïté. Maintenant, si ce récit embête la défense du colonel, cela ne nous intéresse pas. Donc, cette demande est sans objet et ne peut apporter aucun élément dans ce débat. C’est pourquoi, nous souhaitons très respectueusement qu’il vous plaise de la rejeter et surtout de continuer l’audition de M. Youssouf Touré à cette barre. il apporté tellement d’éléments à cette affaire que nous nous en réjouissons’’.

C’est ce qui a amené le juge Ibrahima Sory II Tounkara a rejeté la demande de Maître Bomby Mara et a ordonné la continuation de la déposition du témoin.

Abdoulaye Bella DIALLO, pour VisionGuinee.Info  

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