[dropcap]C’[/dropcap]est peu dire que les budgets de la Présidence et du Parlement «sont extrêmement garnis», par des montants «jamais contrôlés» et qui prévoient même des fonds spéciaux. A l’heure actuelle, ils peuvent puiser dans ces fonds comme ils veulent, sans jamais être inquiétés par un quelconque contrôle».
Mais qui ose broncher? La Présidence dispose d’un budget supérieur à 300 milliards de FG par an. Même si on clame haut et fort qu’il a été réduit, «on n’est pas encore loin du milliard par jour, d’il y a deux ans», dénonce le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla.
Dans ce budget, ajoute-t-il, il y a au moins 140 milliards comme fonds spéciaux que le chef de l’Etat dépense pratiquement à sa guise sans aucun support juridique pour en justifier l’utilisation.
Claude Kory Kondiano dispose lui aussi, à travers l’Assemblée nationale, des fonds spéciaux d’à peu près à 19 milliards de FG dépensés dans les mêmes conditions d’opacité, sur un budget de 127 milliards. C’est à peine que si la moitié de ce budget est utilisée pour payer les émoluments des députés et les salaires de l’administration parlementaire.
Forcément, on y voit par-là, les causes de la suppression du département du contrôle économique et financier, mais aussi le non remplacement depuis 2 ans du directeur général de l’Agence nationale de lutte contre la corruption, feu Mohamed François Falcon.
«On ne saurait gouverner les feux et mourir de froid», dit-on. Ce dicton, le président de la République et le celui de l’Assemblée nationale se l’approprient vraiment dans son sens péjoratif. Et ne tardent à aucun instant à l’appliquer, chacun en ce qui le concerne, dans son institution respective.
Par Abdoul Malick Diallo, dans Le Populaire