A la Cimenterie, quartier de la haute banlieue de Conakry, des forces de l’ordre ont commis des exactions sur des citoyens, parfois innocents. C’était à l’occasion de la manifestation avortée du 15 mars passé.

Des policiers et des gendarmes se sont livrés à des expéditions punitives dans ce secteur que nous avons visité. Des témoins rencontrés sur les lieux ont accepté de répondre à nos questions.

Kalidou Baldé, habitant de la localité et agent de sécurité au complexe scolaire Hadja Safourata Bah, est l’une des victimes. Il a été arrêté le 14 mars à 19h à son lieu de travail, avant d’être transporté et enfermé à la brigade de la gendarmerie de T6. Il y fut détenu toute la nuit du 14 et la matinée du 15 mars et libéré après paiement d’un montant de 215 000 GNF.

Rencontré sur les lieux, un responsable de ladite école a confirmé les faits, tout en indexant les forces de l’ordre qui, selon lui, ont arrêté leur agent sans aucune justification. ‘’La manifestation ne se déroulait pas à l’école et il n’y avait aucun attroupement ici’’, fustige-t-il.

D’autres témoins, rencontrés sur les lieux, disent avoir été assiégés toute la soirée du 14 et la journée du 15 mars dans leurs domiciles. Thierno Sadou Bah, un habitant de la localité relate : ‘’Nous sommes restés dans nos domiciles respectifs pendant toute la journée. Personne n’osait sortir de chez lui. Nous avons été gazés chez nous. J’étais contraint à un moment donné de me réfugier sur les murs pour éviter l’odeur du gaz’’

A l’occasion de cette manifestation annoncée puis reportée des forces vives de Guinée, des jeunes ont érigé des barricades dans certains quartiers de la banlieue. Afin de les disperser, des hommes armés avaient tiré à balles réelles pendant une bonne partie de la nuit terrorisant de paisibles populations.

Boubacar DIENG