Détournement de fonds publics : le procureur de la CRIEF réclame une condamnation exemplaire pour Kassory Fofana
Après les réquisitions dans le dossier de l’ancien Premier Ibrahima Kassory Fofana, le procureur spécial près la Cour de répressions des infractions économiques et financières (CRIEF) a réagi, ce lundi 20 janvier, devant des professionnels médias pour apporter plus de précisions sur la réquisition de 5 ans d’emprisonnement faite par son paquet.
Ali Touré a, à l’entame de ses propos, souligné qu’il ‘’n’y a pas de réaction particulière. Nous sommes des magistrats parquetiers, nous cherchons à faire appliquer la loi. Nous estimons qu’un individu qui a été poursuivi pour détournement des deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Le dossier est pendant devant la Chambre de jugement. Il faut que le dossier connaisse son épilogue’’.
Pour le procureur spécial près la CRIEF, ‘’aujourd’hui, nous avons évolué. Heureusement que le juge a renvoyé à cette date pour les plaidoiries et réquisitions. Et le ministère public que nous représentons à la barre a demandé à ce que le prévenu soit condamné à 5 ans d’emprisonnement et à une amende de 5 milliards de francs guinéens. Nous estimons que c’est le minimum pour un individu qui est poursuivi pour détournement de lignes publiques. Et nous estimons que la Chambre va nous suivre pour que plus jamais dans notre pays, des choses comme ça ne puissent se reprendre’’.
A la question de savoir sur quoi le parquet s’est basé pour requérir une telle réquisition de 5 ans, le procureur Ali Touré répond que ‘’le détournement des derniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux sont des faits suffisamment graves au regard de la loi. Notre loi n’admet pas le cumul d’infractions. Si on admettait le cumul d’infractions dans notre pays, la condamnation allait être jusqu’à 50 ans de prison. Mais parce qu’on ne fait pas de cumul de peines dans notre pays, qu’il faut prendre la peine attachée à l’infraction la plus grave. C’est pourquoi, nous avons pris 5 ans, que nous estimons être vraiment à la hauteur des faits qui ont été poursuivis par notre parquet’’.
‘’Nous estimons que c’est son droit de ne pas se faire juger, de ne pas venir à l’audience pour son jugement. C’est son droit. Peut-être que c’est ce moyen de défense qu’il a choisi. Et la loi permet de juger un individu même s’il n’est pas présent. Surtout que c’est un refus de comparaître. Donc non, ça nous permet de continuer la procédure et de faire tel que la loi dit le condamner de façon contradictoire parce que nous avons constaté que sa comparution devant la chambre de jugement était vraiment un refus de sa part. Donc ça ne nous a pas empêchés de suivre la loi pour que la décision puisse être entreprise’’, argue-t-il.
Il précise que ‘’nous, on n’a pas changé de fusil d’épaule. Toujours est-il que nous sommes focus dans nos réquisitions. Tout ce que nous avons développé dans nos réquisitions, ce sont des éléments que nous avons tirés du dossier. Nous n’avons rien inventé. C’est un dossier, je rappelle, qui est passé devant les enquêteurs, enquête préliminaire, qui est passé devant la Chambre de l’instruction. Et cette Chambre a estimé que Dr Ibrahima Kassory devait être jugé devant la Chambre de jugement. Et tous les éléments que nous avons développés à l’audience sont tirés du dossier que nous avons reçu de la Chambre de l’instruction’’.
Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info
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