Deux centrales hydroélectriques, construites par la Chine, ont permis d’améliorer considérablement la qualité de vie des Guinéens.
Autrefois presque plongée dans l’obscurité à la tombée de la nuit, Conakry est aujourd’hui une ville vibrant d’activité jour et nuit, grâce à la mise en service des centrales hydroélectriques de Kaléta et de Souapiti. Le soir, sous l’éclat des réverbères, les enfants jouent au football tandis que les habitants profitent de la fraîcheur nocturne, chantant et dansant au rythme de la musique qui résonne dans les rues.
Le 28 septembre 2015 reste gravé dans la mémoire de Sonkou Condé. C’est en effet ce jour-là qu’a eu lieu l’inauguration officielle du barrage hydroélectrique de Kaléta, un projet auquel il a activement contribué. Ce jour-là, les sons de la musique traditionnelle guinéenne s’élevaient au-dessus du site, accompagnés de chants et de danses, symboles de la joie et de la fierté des habitants.
Le projet de Kaléta, initialement conçu dans le cadre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), représentait un rêve de longue date pour les Guinéens. En 2011, ce rêve a pris forme grâce au soutien financier de la Banque d’import-export de Chine, qui a pris en charge 75 % des coûts, et à la China International Water & Electric Corporation (CWE), responsable de la construction. Ce projet marque une étape cruciale dans l’histoire de l’amitié sino-guinéenne.
Une grande propulsion
La mise en service de Kaléta a marqué un tournant décisif pour le développement économique de la Guinée. Ce succès a également catalysé le lancement du projet de lignes de transmission et de transformation dans le cadre de l’OMVG, faisant de Kaléta un centre névralgique de l’interconnexion électrique en Afrique de l’Ouest. Au cours des 48 mois de construction, plus de 3 000 personnes locales ont été employées, stimulant ainsi l’emploi, le commerce et les services.
Avant cette réalisation, Conakry souffrait d’un manque criant d’infrastructures hôtelières. Grâce à Kaléta, la résolution des problèmes d’approvisionnement en électricité a favorisé l’émergence de nombreux hôtels cinq étoiles, tout en rendant les petits appareils électroménagers plus accessibles. Kaléta a transformé le quotidien des habitants, à tel point que la centrale figure sur les billets de 20 000 francs guinéens depuis 2015.
Sous l’impulsion de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » (ICR) et fort du succès de Kaléta, un deuxième grand projet EPC mené par la CWE a vu le jour en Guinée : le barrage hydroélectrique de Souapiti, situé à environ 6 km en amont de Kaléta. Lancée en 2016, cette centrale est connectée à Kaléta par une ligne de 225 kV. Souapiti alimente non seulement l’ensemble de la Guinée, mais aussi les pays voisins grâce aux réseaux d’interconnexion ouest-africains, bénéficiant ainsi à des millions de personnes dans la région.
Ces deux projets couvrent Conakry et 11 provinces avoisinantes, représentant un investissement total de 2,14 milliards de dollars et une capacité installée de 690 MW, soit plus de 60 % de la capacité nationale, générant plus de 80 % de l’électricité totale. À la fin de 2023, la production cumulée d’électricité atteignait 9,945 milliards de kWh, satisfaisant les besoins de 4 millions de Guinéens. Pendant la construction, environ 5 000 emplois locaux ont été créés. Ces projets transforment radicalement l’approvisionnement en électricité en Guinée, illuminant des millions de foyers et contribuant au développement socio-économique du pays.
Engagements locaux réussis
Aujourd’hui, les centrales de Kaléta et de Souapiti sont pleinement opérationnelles, gérées respectivement par la Société de gestion de Kaléta (SOGEKA) et la Société de gestion et d’exploitation de Souapiti (SOGES S.A), fruit d’une collaboration étroite entre les parties chinoise et guinéenne. Depuis le début, de nombreux employés locaux ont joué un rôle crucial dans la construction et l’exploitation de ces infrastructures vitales.
Après avoir vécu en Chine pendant 12 ans, M. Condé a commencé à ressentir la nostalgie de son pays natal en 2012. Un jour, un ami lui a raconté avoir rencontré en Guinée un groupe de Chinois chaleureux, venus construire un barrage pour fournir de l’électricité au peuple guinéen. Ce récit a convaincu M. Condé de quitter son poste d’enseignant à Shanghai pour rentrer en Guinée. Grâce à sa maîtrise du chinois, de l’anglais, du français et du soussou, une langue locale, il a été rapidement embauché. Il a d’abord travaillé sur le projet de Kaléta avant de rejoindre celui de Souapiti.
Lors de l’inauguration de Kaléta, de nombreux dignitaires, y compris les Présidents de Guinée, de la République du Congo et du Niger, ainsi que des dirigeants et ambassadeurs de plus de dix pays, étaient présents. M. Condé se souvient avec émotion des éloges du Président guinéen pour Kaléta, saluant sa contribution au développement du pays. « Je suis honoré d’avoir contribué, même modestement, à Kaléta et à mon pays, la Guinée », confie M. Condé.
Nowa, un employé senior, a joué un rôle clé dans la réinstallation des résidents de la zone du réservoir. En 2016, il a rejoint la CWE en tant que traducteur pour le projet de Souapiti. La construction d’une centrale hydroélectrique nécessite souvent la réinstallation préalable des populations. Cependant, comme le dit le proverbe, « il est difficile de quitter sa terre natale ». À mesure que le projet avançait, la réinstallation a concerné 13 507 personnes réparties dans 102 villages en Guinée.
Face à ce défi, Nowa a tiré pleinement parti de sa maîtrise de plusieurs langues pour communiquer avec les habitants, transmettant avec précision les politiques de la CWE, telles que les normes de compensation, les destinations de réinstallation et la sécurité des fonds – des préoccupations majeures pour les habitants. Grâce à un dialogue quotidien avec les chefs de village, les personnes âgées, ainsi que les représentants des jeunes et des femmes, un grand nombre de villageois ont fini par comprendre et soutenir le projet de réinstallation.
Pour leurs efforts, Nowa et d’autres employés ont été reconnus par la CWE et récompensés en tant qu’employés étrangers exceptionnels. Ensemble, ils continueront à écrire l’histoire de la CWE, aux côtés de nombreux autres employés locaux.
Responsabilité sociale et localisation
Dans le cadre de l’ICR, la CWE a renforcé ses liens avec les communautés locales. Le 29 mars, la SOGES S.A a distribué des vivres dans quatre sous-préfectures de Guinée pour soutenir plus de 10 000 ménages, soit près de 20 000 bénéficiaires, jusqu’au 6 avril.
Les dons font partie de la responsabilité sociale de la CWE. En janvier 2022, la SOGEKA a offert des matériaux de construction pour les mosquées et du matériel médical pour les dispensaires. En septembre 2013, plus de 200 kits scolaires et équipements sportifs ont été distribués aux étudiants de cinq régions.
La localisation est une priorité pour la CWE, qui emploie actuellement 137 travailleurs chinois et 161 guinéens en Guinée. En février 2018, 30 stagiaires guinéens, après un semestre de formation en Chine, ont suivi une formation pratique sur site. Cette formation d’une semaine a renforcé leurs compétences en maintenance, gestion des barrages et autres domaines essentiels liés aux projets en cours.
Pour promouvoir efficacement la localisation, la CWE a collaboré avec l’Institut Confucius pour former et recruter des employés guinéens. D’août à décembre 2023, l’Institut Confucius de l’Université de Conakry a dispensé une formation à 30 stagiaires sponsorisés ainsi qu’à dix autres étudiants intéressés par les projets de Kaléta et de Souapiti. Après une formation professionnelle suivie d’évaluations, les 40 stagiaires ont tous signé des contrats de travail. Cette année, l’entreprise prévoit de nouer des partenariats avec des universités guinéennes pour sélectionner 50 nouveaux stagiaires parmi les diplômés, qui suivront une formation linguistique d’un an à l’Institut Confucius.
Depuis toujours, la CWE s’efforce d’améliorer les conditions de vie des populations locales à travers ses initiatives de responsabilité sociale, semant ainsi les graines de l’amitié et promouvant de manière significative les échanges culturels et la compréhension mutuelle entre la Chine et la Guinée.