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Dialogue inter-guinéen : On prend les mêmes et on recommence

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[dropcap]A[/dropcap] la suite du monologue ayant curieusement marqué la rencontre de tous les espoirs entre le chef de l’Etat et le chef de file de l’opposition le vendredi 22 mai dernier, le gouvernement s’est fait représenter par une équipe dirigée par le Garde des sceaux qui a tablé la semaine dernière avec les porte-voix de l’opposition et de la mouvance présidentielle.

unnamedLast but not least, la maigre moisson était couverte du déjà entendu : chaque camp est resté obstinément fidèle à ses positions. Cheick Sako est donc renvoyé à revoir sa copie. Ou bien à convaincre Alpha Condé à avoir finalement la volonté de signer les conclusions issues du dialogue du 4 juillet 2014 dont les mots et expressions précis sont tous acceptés de toutes les parties prenantes. Compte rendu.

La délégation gouvernementale conduite par le ministre de la justice Me Cheick Sako a rencontré les leaders de l’opposition ce vendredi 5 mai au siège administratif de l’Ufdg sis à Hamdallaye-CBG en banlieue de Conakry. Objectif: trouver les voies et moyens pour la reprise du dialogue.

Sako au siège de l’Ufdg…

Au sortir de la salle où s’est déroulée à huis-clos la rencontre, la satisfaction était perceptible sur tous les visages, à en croire les rigolades et les tapotements entre membres de la délégation gouvernementale et de l’opposition devant les journalistes. Bref, le divertissement a donné l’espoir quant à la réouverture d’un dialogue franc devant aider à dissiper la crise que traverse la Guinée depuis la publication du chronogramme électoral controversé.

Le porte-parole de l’opposition n’attend pas longtemps pour exprimer ses sentiments: «Nous nous réjouissons de cette réunion qui s’est tenue dans la courtoisie. Nous espérons qu’(elle) va se concrétiser par une ouverture rapide du dialogue», souhaite-t-il. Revenant sur l’essentiel des débats qui ont ponctué la rencontre, Aboubacar Sylla a laissé entendre que l’opposition a déjà posé ses conditions préalables pour une éventuelle reprise du dialogue. Notamment, l’annulation du calendrier électoral prévoyant les communales en 2016, le gèle momentané des activités de la Céni et la libération sans délai des manifestants arrêtés pendant les manifestations politiques.

«Nous avons parlé des problèmes de la Céni, du fichier électoral, notamment de la question de la révision actuelle du fichier qui connait de graves anomalies dans la mesure où dans certains fiefs du pouvoir il y a des enrôlements massifs de mineurs. Cela a atteint des proportions telles que nous considérons que le fichier électoral est en voie de tripatouillage et qu’il est en train d’être corrompu, et ne peut pas servir de base à l’organisation d’élections transparentes», explique M. Sylla.

Pour l’opposition, tous ces manquements prouvent à suffisance que «la Céni ne dispose ni de l’expertise, ni de la crédibilité nécessaire pour organiser les élections. Il y a donc lieu de se pencher sérieusement sur une réorganisation de cette institution ou en tout cas sur l’adjonction d’une assistance technique significative comme en 2013».

Le ministre de la justice Me Cheick Sako a souligné quant à lui que son objectif était de s’entretenir avec l’opposition afin lancer les bases de la réouverture du dialogue inter-guinéen dans les brefs délais.

On reprend tout le 15 juin…

Après sa rencontre avec l’opposition républicaine, la délégation gouvernementale a été reçue samedi 6 juin 2015 au QG du Rpg Arc-en-ciel à La Minière. 10H. La délégation du ministre Sako compte ses homologues Me Abdoul Kabélé Camara ministre délégué à la Défense et Kiridi Bangoura porte-parole de la Présidence. Le huis-clos dure une heure et demie.

À la sortie, Saloum Cissé le secrétaire général du parti au pouvoir ne prend de détours. Toutefois, note Cissé dans un dialogue «on ne peut pas tout réfuter et tout prendre». En ce qui concerne les points de revendication de l’opposition, il avertit: « pour ce qui concerne les points qui relèvent de la loi, on ne peut pas tergiverser sur ça. Nous avons dit qu’il faut appliquer la loi à ce niveau. Mais tous les points qui peuvent être analysés, améliorés dans l’intérêt supérieur de la nation, nous sommes prêts à lâcher» prise.

Si l’opposition exige le gèle des activités de la Céni, le parti au pouvoir estime que ce problème ne pourrait être résous qu’au sein de l’Assemblée nationale. «Le gèle des activités de la Céni sera sur la table et nous allons discuter. Nous verrons ce qui relève de la loi, nous allons essayer d’appliquer la loi. Ce qui relève du consensus ça sera aussi accepté. Nous allons parler du chronogramme, mais nous ne pourrons pas modifier la date qui relève de la loi telle que le mois d’octobre pour l’élection présidentielle. Pour les élections communales, nous allons voir avec l’opposition les contraintes internes et externes et convenir sur quelque chose», conclut Cissé.

Pour sa part, le ministre Sako a tenu à rappeler qu’il s’agit d’une démarche informelle. Mais «vraisemblablement, la semaine du 15 juin (pourrait être la bonne). Mais avant le début du dialogue, nous avons considéré au niveau gouvernemental, qu’il y a lieu d’avoir un entretien informel aussi bien avec l’opposition qu’avec la mouvance. Cela permet de régler à minima certains obstacles qui sont sur le chemin du dialogue».

Face aux conditions posées par les deux mouvances, Me Sacko a promis de proposer un ordre du jour aux deux camps afin d’ouvrir de nouveau les concertations.

Abdoul Malick Diallo

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