Chaque année, Amnesty International célèbre la Journée internationale des droits de l’homme à travers sa campagne annuelle dénommée :« Écrire pour les droits ». Alors que cette célébration intervient cette année dans un contexte où les activistes Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Billo sont sans nouvelles depuis leur enlèvement le 9 juillet dernier, l’organisation entend mener des actions en faveur de la libération des opposants à la gestion de la transition militaire en Guinée.

Pour en savoir davantage sur cette campagne annuelle dénommée :« Écrire pour les droits », dédiée aux défenseurs des droits humains victimes d’injustice, la rédaction de VisionGuinee a interrogé, ce lundi 25 novembre, Souleymane Sow, directeur exécutif à Amnesty International Guinée, dans une interview, décliné les motivations de son organisation à mettre un accent particulier sur la disparition des activistes Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Billo Bah.

‘’C’est vrai qu’aujourd’hui on traite ce cas de Foniké et Billo, leur disparition, mais cette campagne globale ‘Écrire pour les droits’ est une campagne mondiale d’Amnesty que mène chaque année à travers le monde pour soutenir des défenseurs des droits humains, des personnes qui sont victimes d’injustices. Chaque année, à l’approche de la Journée internationale des droits de l’homme, nous écrivons des lettres, nous signons des pétitions et nous envoyons des messages de solidarité aussi aux proches des victimes.  Et nous nous demandons évidemment que justice soit rendue’’, a-t-il indiqué.

Ajoutant que ‘’comme cette année, il y eu avait le cas de Foniké Mengué et Billo Bah, cette disparition forcée et donc nous avons inclus, c’était 10 cas, si vous voulez, au niveau mondial et donc Amnesty va travailler sur 7 cas et a inclus le cas de Billo et Foniké Mengué. Donc, nous allons mener campagne aussi pour demander leur libération’’.

Plusieurs démarches seront menées par Amnesty International auprès des autorités de la transition et des populations. M. Sow, au nom de son organisation, interpelle le gouvernement. ‘’La pétition est en ligne, donc pour ceux qui veulent, ils peuvent juste cliquer sur le code QR, et directement, ils auront accès à la pétition en ligne, ou bien aller sur le site amnesty.org pour signer la pétition. C’est ce que nous demandons’’, a-t-il précisé.

‘’La pétition est adressée au Premier ministre. Nous demandons la libération immédiate et sans condition de Foniké et Billo. Nous demandons aux autorités d’ouvrir une enquête pour que l’on sache exactement ce qui s’est passé, que les responsables soient poursuivis devant une juridiction compétente. Et la troisième chose, c’est en attendant leur libération, nous demandons aux autorités de garantir la sécurité physique de ces personnes, qu’elles ne soient pas victimes de torture ou d’autres mauvaises réactions’’, a souligné le défenseur des droits de l’homme.

Il exhorte les guinéens à ‘’envoyer des messages de solidarité, que ce soit à travers les posts sur les réseaux sociaux ou des petites lettres qu’ils peuvent envoyer aux parents, aux proches de ces deux personnes, Foniké et Billo. Nous demandons aussi à chacun de prendre les photos de Foniké et Billo de remplacer leurs photos de profil sur les réseaux sociaux pour demander leur libération ou pour montrer quand même leur compassion avec leur part’’.

Sur les résultats attendus à l’issue de la campagne, Amnesty International entend rencontrer ‘’le Premier ministre pour lui remettre ces pétitions, tout en espérant que cela fera un point et que nos deux camarades seront libérés. Et puis vous savez, depuis leur disparition, il y a Monsieur le procureur qui est sorti 2-3 jours après pour dire qu’aucune juridiction n’est au courant de leur sort et donc qu’il ouvrait une enquête. Mais jusque-là, 4 mois après, nous n’avons rien vu. Les autorités ne communiquent pas, aucune information n’a filtré. Est-ce que l’enquête est vraiment en cours ?’’

‘’Parce que quand on a questionné, que ce soient les proches de ces deux personnes ou les voisins de Foniké où il y a eu l’arrestation, personne n’a été entendu. C’est pour cela que l’on se pose la question sur cette enquête.  C’est pour cela qu’on demande véritablement qu’il y ait cette enquête indépendante et impartiale. Nous n’avons, comme tout le monde, vu aucune information sur leur sort actuel’’, a-t-il conclu.

Salimatou BALDE, pour VisionGuinee.Info

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