[dropcap]L’[/dropcap]histoire d’amour a commencé par un divorce. Ce matin, le divorce avec le système Condé a été officiellement prononcé par les braves femmes du centre-ville. En réalité, les signaux étaient émis depuis le 08 mars dernier. Alphonse l’avait pourtant bien compris.
Rusé plus qu’une tribu de singe, il a promis d’être à l’écoute de la majorité silencieuse. Paradoxalement, une fois dans sa forteresse, le roi soleil revient sur promesse. Pour lui, pas question de renvoyer son équipe, malgré les nombreux échecs.
Indigné de la gestion catastrophique de la grève, de la politisation à outrance et du discours belliqueux des autoproclamés de la propagande, le peuple tranche. Tout ne peut être politique dans le pays. L’exigence d’un mieux-être n’est pas un luxe. Il appartient à l’exécutif de prendre ses responsabilités. Aucune excuse possible n’est à admettre face à la paupérisation généralisée des populations.
Toutes les justifications du monde ne suffisent pas à dédouaner le président et son gouvernement. Les manquements sont impardonnables. N’en déplaise aux fanatiques, la justice sociale n’est pas un luxe. D’ailleurs, c’est l’une des conditions sine qua non du développement, au même titre que la bonne gouvernance.
Une fois de plus, une fois encore, les scènes filmées ce matin à Kaloum sont supérieures en illustration pour démontrer le ras de bol de la majorité silencieuse. Désormais, la fermeture des classes alerte, mobilise et fédère la populace. Car, le rayonnement et le destin de la Guinée survolent les clivages et contrebalancent les intérêts d’une oligarchie qui affiche une ambition hégémonique.
Le sentiment d’une humiliation programmée est vivace au sein du gouvernement. Les scènes d’un premier ministre, pourchassé par des femmes et enfants mais aussi, le tintamarre aux alentours du palais présidentiel sont révélateurs d’un système en déclin.
Pour le reste, il faut retenir que le peuple est ce serpent de mer qu’il vaut mieux éviter de contrarier. Docile et somnolent, mais une fois réveillé, il détruit l’ordre existant. Les thuriféraires sans vergogne ont compris la sagesse de la fable de la grenouille et du bœuf : il faut rester sage et humble et surtout ne jamais se prendre pour les autres (le peuple).
Par Amadou Tidiane BARRY
Acteur de la société civile,
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