Ta vie n’a pas été vaine, car tu as été : Une patriote : tu as consacré ta vie à la Guinée en œuvrant pour l’État de droit, la démocratie et le développement.
Une rassembleuse : tu étais au-dessus des considérations ethniques et tu as toujours œuvré pour l’unité nationale et pour la fraternité entre tous les Guinéens.
Une guerrière : tu as défié un régime autoritaire et répressif en risquant ta vie pour défendre les travailleurs et tous les Guinéens. J’ai en mémoire ton intrépidité, à côté de ton binôme feu Dr Ibrahima Fofana (paix à son âme) lors des difficiles événements de 2006 et 2007. Je me souviens de ce jour, 17 janvier 2007, lorsque notre marche de la Bourse du Travail au Palais du peuple (pour remettre un mémorandum au président de l’Assemblée nationale Aboubacar Somparé) fut brutalement et violemment dispersée par des policiers et gendarmes, au carrefour du marché Nienguéma. Restés seulement à quatre (toi, Dr Ibrahima Ibrahima Fofana, un autre syndicaliste et moi), quoique tu fus affaiblie par le gaz lacrymogène et étant à terre (ta main dans la mienne), tu répétais courageusement « tuez-moi !» aux policiers qui pointèrent leurs armes sur nous.
Une conseillère : comme une bonne mère de famille, tu n’as cessé de prodiguer des conseils aux gens et j’en suis l’un des bénéficiaires. De 2006 à nos jours en passant par Abuja en 2009, Ouagadougou en 2009, lors de mon passage à l’Assemblée nationale, lors de mes passages au gouvernement, après ma démission du gouvernement, à Dakar quand je travaillais sur mon doctorat, lors de mon séjour au Nigeria…tu m’as prodigué de sages conseils. Tu as toujours insisté : « Mouctar, sois patient, le mensonge emprunte l’ascenseur, la vérité emprunte les escaliers, mais elle arrivera au sommet. Et quand elle y sera, le mensonge descendra».
Qu’Allah t’accueille, chère amie, dans Son Paradis Firdaws !
Mes condoléances les plus émues à la famille éplorée, à celle de la société civile (dont les syndicats) et au peuple de Guinée !
Mouctar Diallo
Président de NFD