Dr Mamadou Barry, économiste et enseignant-chercheur, a animé, ce vendredi 13 septembre, une session organisée par la commission jeunesse, éducation, culture, arts et sport de la nouvelle commune urbaine de Sanoyah. Objectif, échanger avec les couches sociales autour du thème : « Reformes de l’Etat et citoyenneté » dans le but de leur faire comprendre, qu’au-delà des dirigeants, les citoyens ont également un grand rôle à jouer dans le développement du pays.
C’est la maison des jeunes de Sanoyah qui a servi de cadre à ces échanges. La rencontre a connu une forte mobilisation des conseillers de la délégation spéciale de Sanoyah, des chefs de quartiers ainsi que des structures de jeunesse.
Après le mot de bienvenue, le président de la commission jeunesse, éducation, arts et culture de la délégation spéciale de cette commune a indiqué que l’organisation de cadre d’échanges s’inscrit dans le cadre la matérialisation du plan d’actions de la mairie pour éduquer et sensibiliser la jeunesse de la localité.
‘’Sanoyah étant une nouvelle commune urbaine, l’éducation de la jeunesse devient de facto un des objectifs majeurs de la délégation spéciale. Notre objectif, c’est d’inviter des personnes ressources afin de communier avec la jeunesse, nous apprendre c’est quoi l’Etat, son fonctionnement et quelles sont ses réformes afin que la jeunesse s’approprie des réformes engagées par le gouvernement. C’est un moyen d’éduquer, de sensibiliser et de renforcer les capacités en dotant la jeunesse d’outils lui permettant de connaître les aspirations de l’Etat et qu’elle s’inscrive dans cette dynamique de refondation de l’Etat’’, a expliqué Famory Magassouba.
D’entrée de jeu, Dr Mamadou Barry, par ailleurs directeur général adjoint du budget, a salué la forte mobilisation des citoyens et l’initiative de ce cadre d’échanges autour des reformes de l’Etat et citoyenneté. Il a indiqué à l’auditoire que l’Etat doit être une affaire commune.
‘’Il faut réussir à rapprocher l’Etat de la population, surtout les jeunes qui pensent que l’Etat est dirigé par des adultes qui se soucient peu de leurs préoccupations. Donc, nous avons utilisé cet espace d’échanges pour montrer que la plupart des défis auxquels nos populations sont confrontées, des solutions existent. Mais celles-ci ne peuvent pas être conçues seulement au niveau le plus élevé de l’Etat. Parfois, les solutions se conçoivent à la base. Donc, c’est cette nécessité d’articulation entre le bas et le haut. Cette nécessité de coordination aussi bien à la conception des politiques publiques, qu’au niveau de leurs mises en œuvre, c’est ce que nous avons essayé de mettre en avant dans ces débats’’, explique-t-il.
‘’La plupart des choses que nous vivons comme des fatalités, que ça soit la pauvreté, les questions de salubrité, sont des questions salubres. Mais il est illusoire d’attendre cette solution d’une seule personne, même si celle-ci occupe la fonction la plus élevée au sein de notre administration. Nous avons voulu faire comprendre à notre auditoire que les solutions se bâtissent aussi à la base et que les communes peuvent jouer un grand rôle. Nous n’avons pas choisi Sanoyah au hasard. C’est une nouvelle commune, les autorités qui représentent la commune en ont parlé. Pour nous, la volonté de ramener à la base les prises de décision, c’est ce que nous avons encouragé’’, ajoute-t-il.
Le directeur général adjoint du budget assure qu’il est important pour les citoyens de connaitre les réformes que mène l’Etat ainsi que le rôle qu’ils ont à jouer dans la mise en œuvre des politiques publiques.
‘’Le message que je pourrais lancer à la jeunesse, c’est de s’approprier les débats sur les réformes de l’Etat. L’Etat est un instrument collectif que nous avons tous hérité de nos aînés, mais cet Etat doit connaître une mutation ; il doit changer. Aujourd’hui, nous notons tous que l’Etat est caractérisé par un centralisme excessif. L’idée, c’est de travailler à concevoir des réformes qui peuvent conduire à une concentration dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques et une certaine décentralisation accrue qui donnerait aux communes une plus grande autonomie, des meilleures marges de manœuvre pour concevoir à la base des solutions adaptées’’, indique Dr Barry.
‘’Nos communes ne doivent pas être que des structures sous-traitantes de l’Etat central. Ça doit être des structures qui peuvent faire des propositions concurrentes à celles de l’Etat. Il faut qu’on arrive à cet état d’esprit. C’est un message qui s’adresse à nous administrateurs, mais aussi à la population. Encore une fois, la solution ne pourra pas venir d’un seul côté, c’est une solution qui se bâtira de manière itérative à travers le dialogue entre les personnes qui animent présentement l’administration publique et les populations qui sont les cibles des politiques publiques’’, conclut l’enseignant-chercheur.
Pathé BAH, pour VisionGuinee.Info
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