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Dr Toussaint Kounouho : ‘’le Sénégal a innové dans le domaine de la sécurité de proximité’’

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La capitale sénégalaise Dakar a abrité du 6 au 7 décembre la 2e édition de la conférence internationale sur les enjeux de la sécurité de proximité en Afrique. La rencontre a reconnu la participation effective de chercheurs, praticiens et d’experts dans le domaine de la sécurité.

L’occasion a été mise à profit pour le coordinateur du Programme régional du dialogue sur la sécurité en Afrique de l’Ouest (SIPODI) de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung, Dr Toussaint Kounouho a plaidé pour la pérennisation et la consolidation du modèle l’Agence sénégalaise d’assistance à la sécurité de proximité (ASP). Entretien.

Quel regard portez-vous sur la conférence internationale sur les enjeux de la sécurité de proximité ?

Dr Toussaint Kounouho : L’idée de la conférence sur la prévention et les enjeux de la sécurité de proximité tenue à Dakar, s’inscrit dans l’objectif général de capitaliser les acquis de l’expérience sénégalaise en matière de sécurité de proximité. Le Sénégal a innové dans un domaine très pointu et majeur de la sécurité de proximité. Ce modèle qui consiste à faire descendre désormais la sécurité au plus près des populations en les associant de manière participative à la mise en œuvre des politiques sécuritaires, a reçu l’engouement d’un certain nombre de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Ces pays se sont intéressés à ce modèle et l’ont reproduit de manière diverse et variée. Il était important que, depuis 2019, cette initiative a été portée au grand public, qu’on puisse capitaliser cette expérience à Dakar en organisant une conférence bilan pour évaluer les avancées de ce modèle sénégalais, mais aussi dans les autres pays.

Quel est l’enjeu majeur de cette rencontre qui a réuni des experts et praticiens dans la capitaine sénégalaise ?

L’idée, c’est de dupliquer ce modèle dans d’autres pays. Pas mal de pays sont déjà intéressés notamment la République démocratique du Congo, le Congo Brazzaville. Le Cameroun exploite ce modèle avec les comités de vigilance, le Burkina avec les volontaires pour la patrie, le Bénin avec la police républicaine. C’est une mission essentielle de la fondation d’accompagner cet élan.

A l’issue de la conférence de Dakar, est-ce que vos attentes ont été comblées ?

Nos attentes ont été largement comblées par les témoignages qui nous sont parvenus et les retours d’expérience. Nous sommes satisfaits de la participation sur le volet scientifique et du plan logistique. Nous sommes satisfaits de la dynamique impulsée par notre partenaire ASP. Nous sommes également satisfaits des contributions des experts et des recommandations qui ont été formulées. La mise en œuvre de ces recommandations sera suivie par l’ensemble des acteurs.

Les panelistes ont recommandé un changement de paradigme sur le continent. Pensez-vous vraiment que l’Afrique a besoin de ce changement dans le contexte actuel ?

Oui, il est important que l’Afrique ait ce modèle de partenariat sécuritaire. Les pays occidentaux l’ont expérimenté. En Suisse, en Belgique, ce sont les communautés qui participent à la production de la sécurité au sein de la société. En tant qu’étranger, dès que vous arrivez à Genève par exemple, le citoyen lambda qui voit, informe directement les forces de sécurité. C’est une approche participative. En matière de gestion de la sécurité, ce modèle a fait de la Suisse un des pays les plus sécurisés au monde. On peut l’expérimenter en Afrique. Les dynamiques historiques africaines ont prouvé l’existence de mécanismes communautaires de production de la sécurité.

On a vu des expériences dans des pays comme le Benin avec les Zangbeto qui sont des gardiens de nuit. Ils protègent la sécurité, donc occupent une parcelle de l’ordre public au sein de la cité. En RDC, il y a toujours un supplétif sécuritaire qui complète l’action des forces de défense et de sécurité qui sont, pourtant, régaliennes. Cela est fait en sorte que les acteurs du haut et d’en bas puissent ensemble contribuer à une synergie de production de la sécurité. Cette chaine doit tourner de manière rotative pour le maintien de l’ordre. Les politiques publiques de sécurité qui consistaient à produire la sécurité par le levier étatique, la puissance publique, ne sont plus opérantes. Il faut absolument associer les acteurs de la société civile. L’Afrique disposait de ce modèle. Il faut le réinventer et les actualiser pour faire de nos sociétés des sociétés paisibles et pacifiques.

Quel rôle les médias africains peuvent-ils jouer dans ce changement de paradigme ?

Le rôle des médias africains est essentiel notamment dans la diffusion de l’information sur les nouvelles approches de production de la sécurité. Les médias ont un rôle de diffusion et de communication, de sensibilisation des communications sur la production de la sécurité.

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